À six mois des JO de Paris, découverte du siège du Cojo, une fourmilière qui grossit chaque semaine

L’atrium central de Pulse, le bâtiment du Cojo à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
BLANCA CRUZ L’atrium central de Pulse, le bâtiment du Cojo à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

JO DE PARIS 2024 - À six mois tout juste de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, rendez-vous était pris à Saint-Denis, au siège du Comité d’organisation des Jeux olympiques. Baptisé Pulse, ce vaste bâtiment de sept étages sur 6 000 m² inauguré fin 2020 a été investi dès son ouverture par le Cojo, qui quittera les lieux après les Jeux paralympiques.

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En Seine-Saint-Denis, à quelques encablures du Stade de France, qui accueillera les compétitions olympiques d’athlétisme et des matches de rugby à 7, et non loin aussi du village olympique de L’Île-Saint-Denis, le lieu va accueillir d’ici le 26 juillet des centaines d’employés supplémentaires, tous travaillant à l’organisation globale des Jeux.

BLANCA CRUZ
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À la mi-janvier 2024, plus de 2 100 collaborateurs avaient déjà rejoint le navire amiral, dont 700 sur l’année écoulée. Et si dans les faits, ils restent moins nombreux sur le site, entre les journées de télétravail et les personnes œuvrant sur le terrain, au plus fort de l’événement planétaire, ils seront plus de 4 000 dans ce qui devrait ressembler à une vraie fourmilière.

Chaque lundi matin, le rituel est immuable : c’est le jour de l’« onboarding ». Soit quand des dizaines de nouveaux collaborateurs - entre 50 et 60 chaque semaine - prennent leur poste « à Pulse ».

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Durant cette matinée où l’agitation règne dans l’immense atrium central, les employés sont priés de prendre leurs repères le plus rapidement possible dans un bâtiment qui prend des airs de labyrinthe, divisé en une multitude de services et d’acronymes (ACR pour Accréditations, LOG pour Logistique, TEC pour Technologies et systèmes d’information…). Point d’orgue de cette entrée en matière express, un petit escape game où les connaissances toutes nouvelles du lieu des frais arrivants sont mises à l’épreuve…

Une cinquantaine de nationalités

Dans ce qui peut aussi s’apparenter à une tour de Babel, il n’est pas rare d’entendre parler anglais ou d’autres langues dans les couloirs et open spaces. Si les Français constituent la majeure partie des effectifs, plus d’une cinquantaine de nationalités sont représentées au siège du Cojo. Parmi les étrangers, beaucoup ont travaillé sur de précédents Jeux (Londres, Rio…), une expertise particulièrement recherchée.

Tous ces salariés, dont les premiers sont arrivés dès 2018 (à l’époque sur un autre site, dans Paris) et les derniers ne seront là que pour une mission éclair de quelques mois, veillent à la bonne livraison des Jeux, œuvrant dans divers corps de métiers : transports, logistique, relations presse, coordination événementielle, sécurité informatique… Durant les Jeux, le Technology Operations Center (TOC) sera d’ailleurs le département star à Pulse. C’est d’ici, au troisième étage, que seront supervisés les 63 sites olympiques et paralympiques. Le service coordonnera près de 2 000 experts et 140 responsables informatiques de sites, qui assureront un service 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

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« On est largement dans les temps », nous assure-t-on au cours de la visite, même « si les six derniers mois sont toujours les plus déterminants ». « Les chantiers sont dans les temps, le budget est stable et maîtrisé, avec les recettes de billetterie et partenariat sécurisées », nous précise-t-on dans un élan d’optimisme.

Plus les Jeux vont approcher et plus des employés seront par ailleurs concernés par la « venueisation ». Derrière cet anglicisme un peu barbare made in Cojo, se cachent en fait tous ceux qui quitteront peu à peu le siège dyonisien et seront détachés sur les différents sites des épreuves pour en assurer le bon fonctionnement.

« Random lunchs » et concours pédestre

Après une matinée passée dans ces locaux modernes et bien pensés, on imagine que même ceux qui ne vivront pas les Jeux sur les sites des épreuves ne seront pas déçus. Imaginés tout autour de l’imposant atrium rectangulaire et sous une verrière très lumineuse, les six étages de bureaux mêlant bois, verre et béton offrent un réel confort de travail aux employés. Le volet environnemental n’a pas été oublié avec notamment 300 m² de toitures de panneaux solaires, ainsi qu’un potager sur la terrasse au septième étage.

Le midi, afin de créer des synergies entre des services parfois très éloignés géographiquement, les employés qui le souhaitent peuvent s’inscrire à des « random lunchs » - un anglicisme de plus - pendant lesquels ils se retrouvent à déjeuner, après tirage au sort réalisé par les ressources humaines, avec des personnes jusque-là inconnues au sein du Cojo. Signe que les effectifs sont en pleine expansion, des rangées de tables supplémentaires s’ajoutent au fur et à mesure dans la cafétéria de l’atrium.

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Jeux olympiques obligent, le sport n’est jamais très loin à Pulse. Les employés sont par exemple invités à gravir les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur. Derrière cet exemple, une compétition interne met en valeur les meilleurs marcheurs, dont le parcours pédestre est retracé via leur badge. À chaque étage, des tables de ping-pong sont installées. Et avec le flot continuel d’arrivées de nouveaux collaborateurs, la salle de sport installée au rez-de-chaussée ne désemplit plus jamais au moment du déjeuner ou après la journée de travail, si bien qu’il devient de plus en plus difficile de trouver une machine libre…

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Toujours pour coller à l’image que souhaitent se donner les Jeux parisiens, inclusive cette fois, un accent particulier est mis sur le bien-être des employés en situation de handicap. En tant qu’organisateur des Jeux paralympiques, le Cojo se devait de proposer un bâtiment 100 % accessible, avec des portes motorisées, du mobilier adapté ou encore du personnel de restauration formé à l’accompagnement.

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Enfin, le Cojo n’oublie pas de mettre en valeur les visites de personnalités. Dans l’atrium, deux murs couverts de plaques en bois sont dédiés aux dédicaces de politiques (Emmanuel Macron, François Hollande…), d’anciens médaillés olympiques (Jean-Philippe Gatien, Virginie Dedieu…) ou de sportifs français qualifiés pour les épreuves à venir. Reste à savoir qui parmi ces derniers ramèneront une médaille.

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