À Rio, les “blocs” de rue perpétuent l’esprit du Carnaval

Près d’un mois avant le Carnaval, Rio est déjà en effervescence : les “blocs” de rue commencent à sortir, en particulier les week-ends. Ils sont une composante essentielle du Carnaval carioca, sa composante ouverte et populaire. En complément du défilé des écoles de samba, “le plus grand show du monde”, toujours créatif et impressionnant, mais devenu un spectacle extrêmement codifié et brassant beaucoup d’argent. En complément aussi des carnavals de clubs, fêtes privées réservées à une certaine “élite”.

Depuis des décennies, les blocs de rue sont la grande animation populaire et gratuite du Carnaval. Au départ, ils venaient de l’initiative de groupes d’amis, souvent du même quartier, autour d’un thème, parfois contestataire. Aujourd’hui quelques-uns sont de véritables “méga blocs” organisés autour d’artistes connus. Le plus étonnant n’est pas tant le nombre de ces blocs (456 cette année !) que leur extrême diversité : il y en a pour tous les goûts, pour tous les genres, pour tous les styles. Une seule consigne : s’amuser tous ensemble !

En musique

Traditionnellement, les blocs défilent avec de grandes “batucadas” (percussions), complétées par des fanfares. Les participants reprennent tous en chœur les chansons qu’ils connaissent par cœur ! Mais il y a désormais les “trios eletricos” des grands blocs, des camions sonorisés pour être audibles par les foules qui les suivent. Initialement, les blocs jouaient des musiques…. de carnaval : un genre bien spécifique, à base de “marchas”, qui font partie de la culture de tout Carioca qui se respecte. Mais depuis longtemps, on est passé à autre chose, c’est-à-dire à tout ! Tous les genres musicaux y passent : funk, pagode, pop, électro, rap et même maintenant sertanejo (le country brésilien). En versions Carnaval, bien sûr. Certains blocs se spécialisent musicalement : “Les femmes de Chico” ne chantent que du Chico Buarque, “Sargento Pimenta” (Sergent Pepper) joue les Beatles !

La créativité et l’humour cariocas se déchaînent. D’abord dans les noms de certains blocs : “La sympathie est presque de l’amour” ; “L’aisselle du Christ” ; “L’haleine du jaguar” ; “Bloc buster” ; “J’ai arrêté de boire, pas de mentir” ; “Dinosaures nationaux” ; “Feu et passion”… J’en passe et des meilleurs. Mais surtout dans les déguisements de tous : improvisation et liberté totales !

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