À la remise du prix « Samuel Paty », l’attentat d’Arras dans tous les esprits

Le prix Samuel Paty, du nom du professeur assassiné par un islamiste le 16 octobre 2020, a été fondé par l'association des professeurs d’histoire-géographie (APHG).  - Credit:GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Le prix Samuel Paty, du nom du professeur assassiné par un islamiste le 16 octobre 2020, a été fondé par l'association des professeurs d’histoire-géographie (APHG). - Credit:GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

« Allons nous continuer à empiler des deuils qui n'auraient pas dû être ? » Samedi, dans le somptueux grand amphithéâtre de La Sorbonne, Joëlle Alazard, la présidente de l'association des professeurs d'histoire-géographie (APHG) fait part de son inquiétude. Hasard tragique de calendrier, la remise du prix Samuel Paty, assassiné il y a trois ans presque jour pour jour se tenait au lendemain de l'attaque terroriste qui a coûté la vie à un professeur de français dans un lycée à Arras.

Alors que des prix étaient remis à plusieurs collégiens et lycéens pour des projets autour d'un thème sur les fake news et la démocratie par l'APHG – qui a fondé ce prix Paty il y a deux ans –, les plaies étaient à vif. « L'ambiance est lourde », traduit avec pudeur M. Furcatte, proviseur adjoint du lycée Edmé-Bouchardon, à Chaumont (Haute-Marne). Une de ses classes a gagné le troisième prix avec un podcast. Mme Le Bescond, qui a encadré les élèves dans ce projet, s'alarme du fait que les professeurs soient devenus des cibles, eux qui sont là « pour transmettre le savoir. »

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« On a beaucoup de chagrin et puis on s'inquiète, aussi », abonde Nathalie Casas-Dessagne, professeure d'histoire-géographie dans un lycée à Agen (Lot-et-Garonne). Sa classe n'a pas gagné de prix mais elle a tout de même tenu à venir à la cérémonie : « c'est ma façon de rendre hommage à Samuel. Et quand j'a [...] Lire la suite