À la recherche des espèces perdues
L'association Re:wild met en œuvre d'importants moyens pour retrouver des animaux et des plantes disparus dans la nature. Depuis le lancement de son programme en 2017, 12 espèces ont pu être localisées, notamment grâce à la recherche d'ADN environnemental ou à la pose de pièges photographiques.
Une version de cet article est disponible dans le mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°927, daté mai 2024.
Le mâle ophrysie de l'Himalaya a des pattes et le bec rouges, une gorge et une face noires et un front blanc. C'est à cette description, établie pour la première fois par le zoologiste britannique John Edward Gray en 1846, que les scientifiques indiens de la Nature Conservation Foundation vont se référer pour retrouver cet oiseau qui n'a plus été vu depuis 1876 en Inde. Près de 150 ans après, la tâche peut paraître ardue. Pourtant, plusieurs exemples récents démontrent que la mission n'est pas impossible. Et l'association Re:wild le prouve régulièrement.
Fondée par un groupe international de scientifiques et l'acteur américain Leonardo DiCaprio, elle dresse et met à jour depuis 2017 une liste des "espèces perdues les plus recherchées". Elle en compte 25, de tous taxons, zones géographiques et habitats, disparues depuis au moins dix ans dans la nature, sans population en captivité, et piochées dans un inventaire de plus de 2200 espèces. "Il est important de se concentrer sur la redécouverte de celles perdues afin de lever toute incertitude quant à leur état de conservation et de mettre en œuvre une protection avant qu'il ne soit trop tard", explique Christina Biggs, responsable des espèces perdues chez Re:wild.
Chaque individu contribue à maintenir l'équilibre de la nature
La nature repose en effet sur un équilibre fragile et chaque individu qui y prend place contribue à le maintenir. Même une espèce qui n'est pas la clé de voûte de son écosystème peut en soutenir une. "Et une fois que l'une d'elles disparaît, l'autre s'effondre, puis le système tout entier s'écroule ", prévient la biologiste. "L'effet psychologique est aussi très important, estime Frank Glaw, qui officie à la Collection zoologique d'État de Munich, en Allemagne. Les médias nous annoncent chaque jour beaucoup de mauvaises nouvelles et très peu de positives, notamment en ce qui concerne l'[...]
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