À peine réuni, le Parlement portugais est déjà “dans l’impasse”

“Chega o impasse”, titre le Diário de Notícias en couverture de son édition du mercredi 27 mars. Un jeu de mots avec le nom du parti de droite radicale populiste Chega, qui a bloqué hier l’élection du président du nouveau Parlement, réuni pour la première fois depuis les élections législatives du 10 mars. À la une du journal, le perchoir de l’hémicycle, nettoyé par une agente d’entretien, reste donc vide en attendant un troisième vote prévu ce mercredi.

Seul candidat, le député José Pedro Aguiar-Branco, issu de la formation de droite modérée Alliance démocratique, qui a remporté une très courte victoire aux législatives, n’a pas obtenu la majorité requise (116 voix). “Les votes polémiques sont le signe avant-coureur de l’ingouvernabilité”, annonce dans ses pages le quotidien de Lisbonne.

Le résultat a été accueilli avec surprise car le président de Chega, André Ventura, avait annoncé avoir passé une consigne pour soutenir sa candidature – espérant élire un des siens à l’un des postes de vice-président. Mais, de toute évidence, cette (prétendue) consigne n’a pas été suivie par les députés.

“Premier aperçu d’un pays bloqué”

Le chef de l’exécutif, qui dispose d’une très faible majorité au Parlement (80 sièges, soit deux de plus que le PS), a pourtant déjà annoncé qu’il gouvernerait sans Chega (50 sièges). Un vrai défi dont il a pu prendre la mesure mardi, alors que la rentrée parlementaire s’est terminée dans le “chaos”, rapporte Diário de Notícias. Montenegro avait pourtant appelé “au sens de la responsabilité” de l’opposition pour lui demander de ne pas former une “coalition négative” pour lui faire obstacle.

“La journée [de mardi] a donné un premier aperçu d’un pays bloqué”, note de son côté Público. “Ventura joue à montrer le pouvoir qu’il a acquis”, souligne le quotidien dans son éditorial : “Hier, les difficultés de Montenegro sont apparues clairement : l’excédent budgétaire ne résout pas les impasses politiques et, bien qu’il soit possible et constitutionnel de gouverner par décrets, de nombreux textes législatifs importants doivent passer par le Parlement. Il est difficile d’imaginer ce qu’il se passera lorsque les députés devront voter des lois qui affectent la vie des gens.”

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