À Paris, on a suivi le cortège néofasciste, entre frictions avec les passants et obstacles à la presse - REPORTAGE

EXTRÊME DROITE - Des néofascistes dans les rues de Paris. Plusieurs centaines de militants de l’extrême droite la plus radicale ont défilé ce samedi 11 mai à Paris pour commémorer la mort de l’un d’entre eux, Sébastien Deyzieu, militant décédé accidentellement en 1994 alors qu’il fuyait la police.

La préfecture de police de Paris (PP) avait initialement interdit cette manifestation annuelle en arguant d’un risque de troubles à l’ordre public. Mais, le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure, estimant dans un jugement rendu samedi matin qu’elle portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester ».

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi dans les rues ce rendez-vous annuel de plusieurs groupuscules d’extrême droite, dont les images avaient provoqué une vive polémique en 2023.

Les services de renseignement recensent environ 3 300 militants d’ultradroite en France, dont 1 300 fichés S. Un nombre limité, mais en légère augmentation depuis le début des années 2000. Selon le programme de recherche « VIORAMIL », qui a étudié 10 000 faits de violences militantes et radicales en France depuis 1980, c’est aussi cette mouvance qui est à elle seule responsable de 70 % des atteintes aux personnes parmi ces données, à savoir des agressions, rappelait la chercheuse et sociologue Isabelle Sommier, auditionnée à l’Assemblée nationale en juin 2023.

Accueil hostile des passants

Derrière une banderole « Sébastien présent » et au milieu de drapeaux barrés de la croix celtique, les militants (500 selon une source policière) ont marché de Port-Royal jusqu’à la rue des Chartreux, où ils se sont recueillis devant l’immeuble où Sébastien Deyzieu a fait une chute accidentelle mortelle lors d’une manifestation.

Encadré par un service d’ordre encagoulé et surveillé par d’importants effectifs des forces de l’ordre, le défilé s’est déroulé sans incident important, mais des passants ont parfois confronté verbalement le cortège, comme vous pouvez le voir aussi dans notre reportage.

À quelques centaines de mètres du point de départ du défilé de l’ultradroite, des militants antifascistes avaient déployé des stands et une buvette pour dénoncer leur rassemblement.

« Aujourd’hui y a des néonazis qui manifestent à nouveau cette année après année dans les rues de la capitale », a déploré auprès de l’AFP un porte-parole de l’organisation la Jeune garde antifasciste, Raphaël Arnault. « Nous on est là pour montrer nos positions, avec une alternative à leurs idées. »

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