À Paris, Sciences Po et la Sorbonne à nouveau évacués cette nuit par la police

Une centaine de militants propalestiniens ont été sortis au compte-gouttes par la police d’un amphithéâtre de la Sorbonne.

Les messages répétés de fermeté du gouvernement ont été entendus. Les forces de l’ordre sont de nouveau intervenues mardi 7 mai dans l’université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens.

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Moins de 24 heures après que Gabriel Attal a rappelé qu’il n’y aurait « jamais de droit au blocage » dans les universités françaises, des policiers ont pénétré dans la Sorbonne pour évacuer des manifestants propalestiniens qui occupaient depuis environ deux heures un amphithéâtre, en « solidarité » avec Gaza.

Les militants, qui étaient une centaine environ à l’intérieur de sources concordantes, ont été sortis au compte-gouttes dans une rue latérale de l’université, parfois portés à bout de bras par des agents.

La préfecture de police a fait état à ce stade de 88 interpellations lors de cette intervention qui s’est terminée peu avant minuit, selon le rectorat et une source policière. À proximité, maintenue à bonne distance par un cordon policier, une foule de manifestants clamait « Palestine vivra Palestine vaincra ».

Des étudiants mobilisés pour la cause palestinienne avaient annoncé en fin d’après-midi occuper cet amphithéâtre, « avec des tentes », « en solidarité » avec Gaza et « contre la répression des mouvements étudiants » propalestiniens.

Selon le rectorat, les manifestants ont « bénéficié de l’aide d’étudiants présents à l’intérieur du bâtiment » pour s’introduire. « Des agents publics ont été violemment bousculés et pris à partie », selon la même source.

La police était déjà intervenue dans la Sorbonne, le 29 avril, pour évacuer une précédente occupation, à la demande du Premier ministre.

Avec cette nouvelle action, les militants, qui ont scandé des « Rafah, Rafah, on est avec toi », entendaient « faire pression » sur les gouvernements alors que l’armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah et pris le contrôle du passage frontalier avec l’Égypte, dans le sud de la bande de Gaza, coupant l’accès pour l’aide humanitaire.

Gabriel Attal avait rappelé lundi soir, au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), sa ligne de fermeté : « Nous n’accepterons jamais qu’une minorité manipulée prétende faire la loi. Personne ne doit empêcher les autres de travailler, d’étudier, de réviser ».

Dans la journée de mardi, le député LFI Louis Boyard, présent, a eu un vif échange avec le chef de file de la liste Les Républicains (LR) aux élections européennes, François-Xavier Bellamy, lui aussi venu sur place.

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