Au Musée d’Orsay, une militante de « Riposte Alimentaire » recouvre un tableau de Claude Monet

Le tableau « Les Coquelicots » de Claude Monet était exposé au musée d’Orsay. La militante a collé sur la vitre le protégeant une nouvelle version apocalyptique.

CLIMAT - Une œuvre mise à jour, aux couleurs du changement climatique. Le tableau « Les Coquelicots » de Claude Monet, exposé au musée d’Orsay à Paris a été pris pour cible par une militante du groupe Riposte Alimentaire (anciennement Dernière Rénovation), ce samedi 1er juin, alors que d’autres personnes visitaient le musée.

Vêtue d’un pardessus gris, la militante s’est approchée de l’œuvre qui date de 1873 et représente deux promeneuses avec une ombrelle dans un champ de coquelicots en fleur. Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article, cette jeune femme a rapidement sorti de son sac une nouvelle version de l’œuvre apocalyptique aux tons rouge, qu’elle a positionné par-dessus l’originale, protégée par une vitre.

La militante a ensuite retiré sa veste pour laisser apparaître un tee-shirt avec le message suivant « +4 °C l’enfer », en référence à l’un des rapports du GIEC, groupe de scientifiques internationaux spécialistes du climat, qui alerte sur les conséquences d’un tel niveau de réchauffement dans les prochaines décennies. Pour donner un ordre d’idée plus précis, le gouvernement anticipe une France à +4 °C en 2100.

Si les températures augmentaient de 4 degrés, voici à quoi ressemblerait la France

« Ce tableau cauchemardesque devant vous, c’est ce qui nous attend si aucune alternative n’est mise en place. À +4 °C c’est l’enfer qui nous attend », a-t-elle enfin déclaré, la main collée au mur. Selon le collectif, cette nouvelle version de l’œuvre représente « un champ de coquelicots en 2100 ».

« À +4 °C en 2100, le sud de l’Europe ressemblerait au Sahara, la neige disparaîtrait de la chaîne de l’Himalaya, la mousson du nord de l’Inde serait déréglée, impactant considérablement son agriculture », a encore indiqué le mouvement dans une publication sur ses réseaux sociaux. « La campagne Riposte Alimentaire demande la mise en place d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation, sur le modèle de la Sécurité Sociale de 1946 », est-il écrit en guise de conclusion.

Après son action, la militante a été interpellée. « Une activiste a apposé une affiche sur la vitre protégeant Les coquelicots de Claude Monet avant de se coller la main sur la cimaise. Cette personne a été interpellée et est en garde à vue. Après examen et traitement par une restauratrice, l’œuvre a été raccrochée. L’exposition est désormais accessible intégralement au public. Le musée va déposer plainte », précise une responsable du musée d’Orsay au HuffPost. La célèbre peinture à l’huile de Monet était accrochée au musée d’Orsay dans le cadre de l’exposition « Paris 1874. Inventer l’impressionnisme ».

Le mouvement de militants du climat Riposte alimentaire, qui défend une alimentation durable, multiplie depuis plusieurs mois ce type d’actions. Il a revendiqué un jet de soupe sur la vitre qui protège « La Joconde » au Louvre en janvier, puis contre le tableau « Le Printemps » de Monet au musée des Beaux-Arts de Lyon en février.

Le 8 mai, ses militants ont collé des affichettes autour de « La Liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix au musée du Louvre. En avril, au musée d’Orsay déjà, deux de ses militants, arrêtés à l’entrée car soupçonnés de vouloir mener une action, avaient été placés en garde à vue.

À voir également sur Le HuffPost :

Européennes 2024 : qui est le candidat le plus écolo ? L’ONG Réseau Action Climat a passé les programmes au crible

We Love Green accusé de chasser les animaux du bois de Vincennes par des associations, le festival se défend