À Paris, hommage au rugbyman Martin Aramburu, tué par balles il y a un an

Un homme posant un maillot sur la plaque dédiée au joueur de rugby argentin Federico Martin Aramburu, à Paris, le 19 mars 2023.
Un homme posant un maillot sur la plaque dédiée au joueur de rugby argentin Federico Martin Aramburu, à Paris, le 19 mars 2023.

PARIS - Combattre « l’extrême droite, le racisme, la haine ». Un an après la mort de l’ancien rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, tué par balles à Paris, un hommage lui a été rendu ce dimanche 19 mars par ses proches, des élus et des figures du rugby.

Le rassemblement a eu lieu en fin de matinée, au niveau du 146, boulevard Saint-Germain, dans le VIe arrondissement de la capitale, où l’ex-international de 42 ans a été tué.

La famille et des amis de l’ancien sportif étaient présents, ainsi que Serge Blanco, ancien patron du Biarritz Olympique avec lequel il avait été sacré deux fois champion de France, l’entraîneur argentin Gonzalo Quesada ou l’ancien président de la Fédération française de rugby Bernard Laporte.

Dans la foule émue, où certains portaient des fleurs, se tenaient Shaun Hegarty, ami et associé de Federico Martin Aramburu, qui se trouvait avec lui le soir de sa mort, ainsi que Thomas Lièvremont, Damien Traille, Imanol Harinordoquy et Thierry Dusautoir.

L’ex-Puma a été tué par balles le 19 mars 2022 après une altercation dans un bar.

Les deux principaux suspects sont deux militants ancrés à l’extrême droite : Romain Bouvier et Loïk Le Priol, un ancien militaire et militant du mouvement d’ultradroite Groupe Union Défense (GUD), qui s’était enfui jusqu’en Hongrie après les faits avant d’être interpellé. Ils ont été mis en examen notamment pour « assassinat » et écroués.

Un an après, « l’injustice est infinie, la colère et l’incompréhension toujours la même »

« Tout extrémisme provoque des désastres (...) mais cette haine irrationnelle et caractéristique de l’extrême droite envers tous ce qu’elle considère comme différent d’elle-même en fait une menace constante dans beaucoup de sociétés », a notamment déclaré Cécilia, la mère de Federico Martin Aramburu.

« La vérité du meurtre de Federico n’a pu être cachée, elle est évidente pour tous. C’est pourquoi nous sommes ici, aujourd’hui, rendant hommage à Federico pour la personne de grande valeur qu’il a été, mais aussi pour protéger son honneur, car il a été victime d’une exécution qui n’aurait jamais dû avoir lieu », a-t-elle aussi affirmé.

L’ambassadeur d’Argentine en France, Leonardo Daniel Costantino, a dit être venu « incarn(er) le soutien de l’État argentin à la famille de Federico et la condamnation par mon pays de cet acte de violence extrême envers un compatriote argentin, qui portait également la nationalité française ».

Un an après, « l’injustice est infinie, la colère et l’incompréhension toujours la même », a souligné Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris chargé du Sport, lui-même ancien rugbyman. Saluant « une personnalité solaire », « un joueur de rugby exceptionnel », il a ajouté : « La violence et les idées qui ont mené au pire, ici, seront toujours combattues (...) Le combat contre l’extrême droite, le racisme, la haine, l’idéologie identitaire seront toujours au cœur de nos valeurs ».

À l’issue des brèves prises de parole, une plaque en mémoire du défunt, qui sera posée ultérieurement, a été dévoilée.

Federico Martin Aramburu, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) ou Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l’Argentine. Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait dans le tourisme.

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