À Paris, des faux cercueils de « soldats français morts en Ukraine » déposés devant la Tour Eiffel

Cinq cercueils de taille réelle et recouverts d’un drapeau français, avec la mention « soldats français de l’Ukraine » ont été trouvés près de la Tour Eiffel (Photo d’illustration).
MIGUEL MEDINA / AFP Cinq cercueils de taille réelle et recouverts d’un drapeau français, avec la mention « soldats français de l’Ukraine » ont été trouvés près de la Tour Eiffel (Photo d’illustration).

FAITS DIVERS - La découverte laisse planer le risque d’une nouvelle ingérence étrangère sur le sol français. Au pied de la Tour Eiffel, des salariés du célèbre monument parisien ont eu la surprise de découvrir cinq mystérieux cercueils et une banderole énigmatique samedi 1er juin. Une étrange découverte qui a été confirmée par la police au Parisien et franceinfo ce dimanche 2 juin.

Les tags d’étoiles de David à Paris étaient bien une opération des services secrets russes

De taille réelle, ces cinq cercueils avaient été entreposés vers 9 heures du matin sur la voie publique, au niveau du quai Jacques-Chirac, dans le VIIe arrondissement de Paris, comme le montre une photo diffusée par Le Parisien.

Les cercueils étaient « recouverts d’un drapeau français, avec mention soldats français morts en Ukraine », précise une source policière. Rapidement sur place, la police a pu remonter la piste des auteurs de cette mise en scène, avant de procéder à trois interpellations. Les trois individus ont depuis été placés en garde à vue. La piste de ses trois hommes a pu être remontée par les enquêteurs après l’exploitation des images de vidéosurveillance aux abords de la Dame de fer. Sur les images, on peut voir la fameuse camionnette blanche stationner à l’angle du quai et de l’allée Jean Paulhan, avant que deux hommes sortent du véhicule pour mettre en place cercueils et banderole.

Des cercueils remplis de plâtre

« Le chauffeur de la camionnette ayant été utilisée pour le transport a pu être interpellé aux abords grâce à un déploiement rapide des effectifs », indique au Parisien une source policière. Quant aux deux autres hommes, ils ont pu être arrêtés « alors qu’ils s’apprêtaient à prendre un bus pour Berlin » à la gare routière de Bercy. Le parquet de Paris a depuis confirmé que les trois suspects étaient nés en Bulgarie, en Allemagne et en Ukraine et étaient toujours en garde à vue ce dimanche pour « violence avec préméditation ».

Le conducteur aurait justifié sa présence par un paiement de 40 euros pour déposer les deux autres personnes avec le matériel utilisé pour cette mise en scène. Les investigations menées par la police technique et scientifique sur les cercueils ont permis de découvrir qu’ils étaient simplement remplis de plâtre.

Si aucune piste n’a été confirmée à cette heure, l’hypothèse d’une « éventuelle ingérence étrangère » fait déjà l’objet d’une enquête, comme le précise une source à l’AFP. Ces derniers mois, plusieurs affaires laissent en effet planer le risque de manipulations étrangères en France.

Dans la nuit du 13 au 14 mai, des mains rouges avaient par exemple été taguées sur le mémorial de la Shoah à Paris. À cette heure, les policiers soupçonnent trois personnes ayant fui à l’étranger. Et en octobre, quelques jours après le début de la guerre à Gaza, des étoiles de David avaient été taguées sur des façades d’immeubles en région parisienne. Les faits, pour lesquels un couple de Moldaves a été interpellé, ont été imputés par les autorités françaises aux services de sécurité russes (FSB). Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a depuis fait le lien entre ses différentes affaires en confirmant qu’il s’agissait de « commanditaires payés pour déstabiliser et appuyer sur les clivages de la société française ».

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