À Pékin, les inondations après le typhon Doksuri ont fait onze morts et une vingtaine de disparus

Des pluies diluviennes se sont abattues sur le nord de la Chine le 31 juillet, tuant au moins onze personnes à Pékin, emportant des voitures et inondant des stations de métro.
Des pluies diluviennes se sont abattues sur le nord de la Chine le 31 juillet, tuant au moins onze personnes à Pékin, emportant des voitures et inondant des stations de métro.

INTERNATIONAL - Les pluies diluviennes et les inondations qui frappent Pékin ont déjà fait 11 morts et 27 disparus dans la capitale chinoise. Le président Xi Jinpin a appelé, ce mardi 1er août, à « tout faire » pour éviter de nouveaux morts.

Le typhon Doksuri, rétrogradé en tempête, balaie la Chine du sud-est vers le nord depuis vendredi, date à laquelle il a touché la province du Fujian, à l’est du pays, après avoir frappé les Philippines voisines.

Mort d’un pompier

Des pluies torrentielles ont commencé à s’abattre sur la région samedi. En 40 heures seulement, la capitale chinoise a vu tomber l’équivalent des précipitations moyennes de tout un mois de juillet.

« Les fortes pluies ont au moins fait 11 morts et 27 disparus », a indiqué mardi la télévision étatique CCTV, qui cite les autorités municipales chargées de la lutte contre les inondations. Le précédent bilan faisait état de deux morts dans le district semi-montagneux de Mentougou (Ouest), l’un des principaux touchés.

Parmi les morts figurent notamment un pompier qui participait aux opérations de sauvetage. Par ailleurs, quatre secouristes professionnels d’une organisation non gouvernementale, tombés à l’eau, font partie des personnes disparues.

Xi Jinping a appelé mardi à « tout faire » pour secourir les personnes « disparues » ou « prises au piège » suite aux inondations, selon CCTV. Les autorités locales « doivent mener à bien les soins aux personnes blessées » ainsi que « reloger les personnes touchées, réparer rapidement les infrastructures de transport, de communication et d’électricité endommagées », a-t-il ajouté.

Pas d’eau potable

Avec quatre hélicoptères, un groupe de 26 militaires a acheminé mardi matin à Mentougou nourriture, eau, couvertures ou encore vêtements de pluie à des voyageurs dont les trains ont été bloqués en raison des intempéries, selon CCTV.

Les districts montagneux de l’Ouest de la capitale « ainsi que d’autres endroits de Pékin ont subi de graves dégâts des eaux, qui ont notamment provoqué le blocage de trois trains en transit et le blocage total de la circulation routière dans certaines zones », a souligné la chaîne.

CCTV a diffusé mardi matin des images en direct de bus à moitié submergés par les flots dans un autre district rural, celui de de Fangshan (Ouest de la capitale).

Environ 150 000 foyers de Mentougou n’ont plus accès à l’eau courante et les autorités y ont dépêché 45 camions-citernes pour assurer un approvisionnement d’urgence, a indiqué mardi le Quotidien de Pékin, un journal officiel.

Les médias chinois ont publié lundi des images de scènes chaotiques dans des trains à grande vitesse, certains bloqués sur les voies pendant 30 heures, avec des passagers qui se plaignaient d’être à court de nourriture et d’eau potable.

Des vidéos de voitures mutilées, de rues inondées ou d’aéroport les pieds dans l’eau circulent également massivement sur les réseaux sociaux, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Des évènements exacerbés par le changement climatique

Pékin et la province voisine du Hebei (Nord) ont été placées en état d’alerte rouge pour les précipitations et les risques géologiques, avec un danger de crues soudaines et de glissements de terrain.

Dans la ville moyenne de Handan, à environ 400 km au sud de Pékin, des sauveteurs ont réussi dimanche à l’aide d’une grue à extirper un homme de sa voiture entourée par les eaux, avant que son véhicule ne soit emporté par le courant.

La Chine connaît des conditions météorologiques extrêmes et des températures records cet été, des événements qui, selon des scientifiques, sont exacerbés par le changement climatique.

Selon des experts chinois cités par les médias, les actuelles pluies diluviennes pourraient provoquer des inondations encore plus graves qu’en juillet 2012 à Pékin, lorsque 79 personnes avaient été tuées et des dizaines de milliers évacuées.

Les précipitations devraient sensiblement faiblir mardi, selon les services météorologiques. Mais le répit pourrait être de courte durée, car la Chine se prépare à l’arrivée d’un nouveau typhon, Khanun, qui s’approche des côtes Est du pays.

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