À Nouméa, un plan anti-requins controversé

Les eaux de la plage de la baie des Citrons, à Nouméa, regorgent de poissons et de diverses espèces aquatiques. Une aubaine pour les habitants du coin et les amateurs de plongée. “On y trouve une biodiversité exceptionnelle, avec dans les récifs coralliens près de la moitié des espèces présentes en Nouvelle-Calédonie”, témoigne une habitante dans les pages du Guardian. Mais, depuis quelques mois, les attaques de requins se multiplient sur les plages de l’archipel. L’une d’elles a fait un mort à Nouméa en janvier dernier.

Les autorités, qui ont fermé l’accès d’une partie des eaux de la baie des Citrons aux baigneurs, intensifient leur réplique, avec “un programme d’abattage sélectif et des projets de filets anti-requins”. En octobre prochain, un filet sous-marin en inox de 758 mètres de longueur devrait être installé au large de la plage. Des réponses qui ne convainquent pas les scientifiques et font débat au sein de la population, rapporte le quotidien britannique.

Des menaces pour la biodiversité

“On a du mal à expliquer l’augmentation des attaques”, confie Johann Mourier, un écologue comportementaliste spécialiste des requins. Selon lui, les attaques ont tendance à présenter un caractère cyclique : “On observe beaucoup de morsures coup sur coup, puis plus rien pendant plusieurs années.” Le ciblage des requins-tigres et des requins-bouledogues est contesté : les deux espèces, très dangereuses, “ont dû être retirées de la liste locale des espèces protégées afin que leur abattage soit permis”. Quant aux filets, ils seraient susceptibles de menacer la biodiversité, en empêchant le passage d’autres espèces.

D’après le biologiste marin Bastien Preuss, on pourrait mettre en avant d’autres solutions, en s’intéressant davantage aux causes de l’affluence des squales dans les eaux calédoniennes. “Les pêcheries locales ont nourri les requins pendant plus de dix ans avant de cesser brutalement de le faire. Aujourd’hui, les bateaux de pêche déversent chaque jour des milliers de litres de rejets dans la baie, ce qui a pour effet d’attirer en permanence les requins. Beaucoup d’argent public a été investi dans des campagnes d’abattage et dans la pose de barrières, mais il reste encore des problèmes majeurs à résoudre, [notamment] le système d’égouts.”

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