À Nice, le collège musulman d’Avicenne fermé par la justice administrative

Nicole Belloubet, ici le 12 février 2024, a demandé la fermeture du collège privé musulman d’Avicenne.
FRANCOIS NASCIMBENI / AFP Nicole Belloubet, ici le 12 février 2024, a demandé la fermeture du collège privé musulman d’Avicenne.

JUSTICE - Fermerture définitive. Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, a annoncé ce jeudi 14 mars avoir ordonné la fermeture du collège Avicenne, un établissement privé musulman hors contrat, « en raison de financements opaques et d’irrégularités financières manifestes ».

Nicole Belloubet veut fermer le collège privé musulman Avicenne de Nice accusé de « financement opaque »

Le collège, qui avait ouvert en 2015 et accueille 99 d’élèves, devra fermer à la fin de l’année scolaire. Le rectorat prendra contact avec les familles pour que les enfants fassent leur rentrée dans d’autres établissements en septembre. L’avocat du collège, Me Sefen Guez Guez, a annoncé sur les réseaux sociaux que l’établissement allait contester cette décision devant le tribunal administratif.

Le 26 février, la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, avait annoncé vouloir fermer le collège Avicenne, en invoquant la loi de 2021 contre le séparatisme, qui oblige les établissements privés hors contrat à informer l’administration de leurs ressources financières.

« La situation comptable et budgétaire » en cause

Selon un communiqué de la préfecture jeudi, le collège n’a pas répondu à cette exigence « tant sur le fond que sur la forme » au cours de 17 mois de procédure. Le préfet indique, par ailleurs, avoir signalé au parquet « les irrégularités constatées ».

La préfecture évoque des opérations imprécises et intraçables, des « prêts suspects » accordés par des particuliers au collège pour près de 500 000 euros, mais aussi des prêts et des dons octroyés par le collège à des tiers.

En février, le collège avait réfuté les critiques de la ministre, assurant que l’établissement était « suivi par un expert-comptable et (tenait) ses comptes à jour auprès de l’administration fiscale depuis son ouverture ».

La rectrice de l’académie de Nice, Natacha Chicot, avait précisé que le problème était bien « la situation comptable et budgétaire » du collège : « À ce stade il n’y a jamais eu d’alertes sur un éventuel embrigadement ou une situation de radicalisation dans cet établissement ».

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