À New York, les bijoux du hip-hop grillz de mille feux
Au milieu des gemmes, des minéraux et des fragments de météorites qui peuplent le Muséum américain d’histoire naturelle, une montre de Jay-Z côtoie la “Big Ass Chain” sertie de pierres précieuses de T-Pain, et les grillz de Bad Bunny.
Au total, 68 bijoux issus de cinquante ans d’histoire du hip-hop sont présentés dans le cadre de l’exposition “Ice Cold: An Exploration of Hip-Hop Jewelry”.
Et “ces objets sont bien plus que du bling-bling”, avertit la commissaire de l’exposition, Vikki Tobak, dans le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
“Les chaînes en or, les grillz et les montres serties de diamants ont toujours été étroitement liées à la culture hip-hop”, note la Süddeutsche Zeitung.
“C’est devenu une manière d’affirmer son identité : de transcender son milieu d’origine, d’exhiber sa réussite en l’étalant sur son corps”, assure encore Vikki Tobak dans le magazine de mode américain Vogue.
“C’est aussi
l’incarnation
du rêve américain
et de ceux qui
peuvent le vivre.”
Vikki Tubak, commissaire de l’exposition, dans la Süddeutsche Zeitung
Au-delà de l’or et des pierres précieuses qui composent les bijoux, l’exposition ambitionne de montrer “un large éventail d’histoires personnelles”, relève le quotidien américain The Washington Post.
“Exposer ces objets dans un musée consacré à l’histoire de l’humanité pour les rendre accessibles à toute une nouvelle catégorie de public, c’est un geste fort”, complète la conservatrice américaine auprès du Washington Post.
“La culture hip-hop
fait la part belle
à la customisation
et au réarrangement
dans la mode et les bijoux
– comme dans la musique.”
Vikki Tobak, commissaire de l’exposition, à Vogue
Des histoires individuelles aux luttes politiques incarnées par les rappeurs, les bijoux sont aussi des facteurs d’émancipation et d’affirmation de soi.
“Quand on vient d’un peuple dont le droit à affirmer son identité a systématiquement été remis en cause et restreint, la façon dont on se présente au monde revêt une importance particulière”, relève le président du Muséum, Sean M. Decatur, auprès du Washington Post.