À New Delhi, pour le G20, des rénovations qui ressemblent plus à du “vandalisme”

Les monuments historiques de New Delhi ont davantage changé au cours des deux derniers mois qu’au cours des dix dernières années, prévient The Print. “À l’approche du sommet du G20, New Delhi a bénéficié d’une rénovation de 120 millions de dollars”, poursuit le média en ligne indien.

Les autorités travaillent d’arrache pied depuis des mois pour “transformer la capitale en un emblème étincelant de l’Inde moderne – un hôte fluorescent, flamboyant et approprié pour les plus grandes économies du monde”.

Les monuments et les bâtiments patrimoniaux de la capitale indienne ont aussi bénéficié de travaux de restauration et de modernisation mais ils font grincer des dents parmi les experts.

Une mosquée devenue rose

Par exemple, une mosquée de l’époque moghole (1526 – 1 857) dans le Lodhi Garden, splendide parc situé au cœur de New Delhi, “est soudainement devenue rose à cause du plâtre et arbore de nouveaux équipements comme des lumières”. Cette petite mosquée est connue pour ses motifs et ses écrits sur ses murs intérieurs. “Aujourd’hui, du plâtre a été appliqué sur une fissure, masquant l’écriture calligraphique qui aurait dû être restaurée”, regrette l’article.

Un autre monument, construit par un officier britannique au début du XIXe siècle dans le parc archéologique de Mehrauli, a également brusquement acquis un toit et s’apprête à devenir un café.

Embellissement contre conservation

“Ce qu’ils font relève de l’embellissement plutôt que de la conservation”, a déclaré l’architecte, urbaniste et spécialiste de la conservation, AGK Menon, cité par The Print. “Pour quelqu’un d’attaché à la conservation du patrimoine, cela tient plutôt du vandalisme.” Des questions sont soulevées quant à savoir si les entrepreneurs et les travailleurs ont été formés à la préservation historique des monuments.

“Dans le processus d’’embellissement, nous voulons des façades propres – et cela efface notre passé”, a déclaré Rakshanda Jalil, historienne. “Un monument ou un bâtiment sans son caractère original n’est qu’une coquille vide. Aucun effort n’est fait pour conserver la calligraphie et les plâtres incisés sur les façades de ces bâtiments”, a-t-elle regretté.

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