À la Mostra de Venise 2023, l’avant-première du film de Woody Allen perturbée par des manifestants
CINÉMA - Coup d’éclat. Des manifestants se sont invités à l’avant-première de Coup de chance, le nouveau film de Woody Allen présenté hors compétition à la Mostra de Venise. Le réalisateur et une partie du casting, dont Lou de Laâge et Valérie Lemercier, ont posé sur le tapis rouge mardi 4 septembre.
À quelques mètres d’eux, une vingtaine de personnes sont arrivées en groupe, scandant « agresseur » contre Woody Allen. Les manifestants se sont mis torse nu et ont levé leurs mains peintes en rouge devant le Palais du cinéma de Venise situé sur le Lido, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
Ils ont ensuite essayé de s’introduire sur le tapis rouge mais ont été repoussés par la sécurité. Le groupe est reparti en criant : « Le violeur n’est pas malade, c’est un enfant sain du patriarcat », un chant de manifestation féministe en Italie.
« Légitimer la culture du viol »
Les manifestants ont également distribué des flyers « Éteignez les projecteurs sur les violeurs », expliquant leur démarche, comme l’a rapporté le critique cinéma Luke Hearfield.
Protesters have rallied together at #Venezia80 to “turn the spotlight off rapists”.
This protest just took place during the premiere of Woody Allen’s new film Coup de Chance. pic.twitter.com/cpG94nzrK6— Luke Hearfield @ Venice 🎥🍹🇮🇹 (@LukeHearfield) September 4, 2023
Sur le document, on peut lire : « Cette année, la Mostra de Venise a décidé de donner la parole à Woody Allen, Luc Besson et Roman Polanski, trois réalisateurs impliqués dans des affaires de violence sexuelle à l’encontre de femmes, y compris de mineures ».
« La société patriarcale croit les artistes/génies mais pas les victimes d’agression sexuelle », est-il également écrit. Le collectif dénonce « l’attitude d’institutions comme le Festival International du film de Venise, qui devraient promouvoir la culture du consentement, le respect et l’écoute des victimes de violences sexuelles, mais qui choisissent à la place de légitimer la culture du viol ».
Une sélection controversée
La veille, l’actrice franco-grecque Ariane Labed avait elle aussi dénoncé le choix de la Mostra de Venise d’inviter ces trois réalisateurs. Lors de la séance photo pour le film Le Vourdalak, sélectionné à la Semaine de la critique de Venise, elle est apparue avec une inscription en anglais sur le torse : « No more honors for abusers », « Plus de prix pour les agresseurs ».
"#ArianeLabed nel photocall di The Vourdalak, selezionato alla Settimana della Critica, mostra sul proprio corpo il dissenso per la presenza al Lido di registi coinvolti in storie di abusi".
L'articolo di @hollywoodreporter 🔗https://t.co/X7NqpyVgaw pic.twitter.com/vinI7OBR6Y— Settimana Internazionale della Critica (@SicVeneziaSNCCI) September 5, 2023
Aux États-Unis, Woody Allen est persona non grata depuis que sa fille adoptive, Dylan Farrow, l’a accusé d’agression sexuelle lorsqu’elle était enfant. Roman Polanski, invité pour présenter The Palace hors compétition à Venise, fait lui toujours l’objet d’un mandat d’arrêt international après son procès pour viol sur mineure aux États-Unis en 1977.
Luc Besson concourt à la Mostra avec son nouveau drame psychologique, Dogman. Les accusations de viol à son encontre ont été définitivement écartées par la Cour de cassation en juin. L’actrice Sand Van Roy, qui avait porté plainte contre lui en 2018, a annoncé saisir la Cour européenne des droits de l’homme.
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