À Marseille, la police déployée pour empêcher la fermeture d’un site d’université, menacé par le trafic de drogue

Le site Colbert, situé en centre-ville de Marseille dans le quartier de Belsunce, devait fermer une semaine à partir de ce vendredi, faute de pouvoir assurer la sécurité des enseignants et étudiants. Pour l’éviter, le gouvernement annonce un dispositif policier.

Menacé de fermeture en raison d’un point de trafic de drogue à proximité, un site de l’université d’Aix-Marseille fera l’objet d’une surveillance policière renforcée. Elle permettra aux étudiants et enseignants de continuer à s’y rendre, a annoncé la secrétaire d’État chargée de la Ville et députée marseillaise Sabrina Agresti-Roubache ce jeudi 5 octobre.

Le site Colbert concerné se situe à Belsunce, un quartier pauvre du centre de Marseille. Plusieurs établissements environnants - un centre médico-psychologique et une crèche municipale - ont été fermés ces derniers mois par crainte d’insécurité. Le président de l’université a voulu leur emboîter le pas en ce début octobre.

« Après des mois d’inquiétude et d’alerte, le doyen de la faculté d’économie et de gestion du site Colbert à Marseille a pris la décision de fermer l’accès à ce bâtiment aux étudiants et aux personnels, faute de pouvoir assurer leur sécurité », a écrit le président d’Aix-Marseille Université Eric Berton dans une lettre - dont l’AFP a obtenu copie - adressée au préfet du département des Bouches-du-Rhône et à la préfète de police, ainsi qu’à la procureure et au maire de Marseille.

Selon le doyen de la faculté interrogé par l’AFP, 1 500 étudiants, 170 enseignants et des dizaines de personnels administratifs fréquentent cette antenne de l’Université. « On en arrive à une décision radicale quand le sentiment de mécontentement monte et que les choses n’évoluent pas assez vite », a-t-il estimé.

« Hors de question que le service public plie face aux dealers »

Les cours devaient être assurés en distanciel du vendredi 6 au 13 octobre. Mais la fermeture a été bloquée à la demande du gouvernement. « Gérald Darmanin a évidemment réagi tout de suite et il a demandé à la préfète de police d’installer de manière pérenne des forces de police, donc la fac ne fermera pas », a assuré Sabrina Agresti-Roubache sur RMC ce jeudi. Le dispositif policier doit rester en place « autant que cette faculté, en centre-ville, en aura besoin », ajoute-t-elle.

La préfète de police Frédérique Camilleri a aussi annoncé « des patrouilles élargies autour de ce secteur ». « Il est hors de question que le service public plie face à ces dealers » a martelé la préfète. Dans un autre quartier de la ville des policiers sont déployés près d’une école élémentaire, elle aussi toute proche d’un point de deal.

Cité portuaire marquée par de fortes inégalités, Marseille est touchée depuis des dizaines d’années par les trafics de drogue. Mais le niveau de violence pour le contrôle des points de vente de stupéfiants est en hausse, comme dans d’autres villes de France. Plus d’une quarantaine de personnes ont été tuées cette année dans la ville dans des guerres de territoires entre trafiquants, la procureure évoquant un « bain de sang ».

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