À Marseille cité Saint-Thys, la femme blessée chez elle par un tir de kalachnikov en état de « mort cérébrale »

Sur cette photographie prise le 11 septembre, on peut voir la façade de l’immeuble du 10e arrondissement de Marseille où une femme a été touchée dans son appartement par des coups de feu tirés depuis la rue.
NICOLAS TUCAT / AFP

FAITS DIVERS - Après le drame survenu dimanche soir à Marseille, le parquet de la cité phocéenne indique ce lundi 11 septembre que la jeune femme de 24 ans atteinte à la tête par un tir de kalachnikov alors qu’elle se trouvait dans sa chambre est en état de « mort cérébrale ».

Alors que les tirs de kalachnikov ont visé un point de trafic de stupéfiant au pied de son immeuble des quartiers sud-est de Marseille, elle avait dû être transportée en urgence et « dans un état très grave » à l’hôpital de la Timone, « avec un pronostic vital engagé », selon la procureure de Marseille, Dominique Laurens.

La victime vivait pourtant « sa vie tranquillement » avec sa mère au 3e étage de cet immeuble d’une cité du Xe arrondissement de Marseille, a confié Dominique Laurens lors d’un point presse au lendemain du drame.

Les faits se sont déroulés vers 23H30 dimanche soir, lorsque des tirs en rafale venus de deux personnes à scooter ont visé un point de deal de cet immeuble. Les tirs ont eu lieu dans un premier temps au niveau de la pharmacie de son groupe d’immeubles à Saint-Thys, quartier classé prioritaire, près de laquelle il est « habituel » que des jeunes se regroupent le soir et où se situait un point de trafic de stupéfiants.

« Plusieurs appartements ont été impactés par les tirs, deux autres appartements en plus de celui de cette jeune femme et sa maman. Celui d’une dame qui habite au 4e étage, âgée de 79 ans. Nous avons aussi une dame 86 ans dont l’appartement a été impacté par ces tirs. Ces deux dames n’ont toutefois pas été blessées physiquement », a précisé la procureure de Marseille.

Les auteurs des faits ont pu prendre la fuite, mais sur place, une vingtaine de douilles d’une arme modèle kalachnikov ont été retrouvées par les enquêteurs de la police judiciaire.

Une enquête en flagrance a d’ailleurs été ouverte pour « tentative d’assassinat en bande organisée » et « association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime ».

« Degré ultime » de violence

Même si cette jeune femme « apparaît comme une victime collatérale, l’intention de l’homicide prémédité est caractérisée par le passage à l’acte », pour la procureure.

« Nous avons évidemment renforcé depuis hier soir la présence policière dans cette cité Saint-Thys, cité dans laquelle se trouvait un point de deal, qui était manifestement ciblé (…) Un point de deal qui n’est pas un point de deal extrêmement important, qui n’a pas une activité extrêmement importante et cette cité-là était relativement calme ces derniers temps », a-t-elle toutefois ajouté après avoir rappelé son engagement « dans une bataille contre le trafic de drogue sous toutes ces formes ».

Depuis janvier, une quarantaine de personnes ont été tuées dans des violences liées au trafic de stupéfiants dans la deuxième ville de France, une situation qualifiée de « bain de sang » par les autorités alors que le bilan annuel de 2022 faisait état de 31 morts.

Parmi les personnes tuées à Marseille cette année figure au moins deux victimes collatérales, sans compter la jeune femme touchée dimanche soir. Avec ce nouveau drame, « on a atteint le degré ultime » de ces violences, a d’ailleurs dénoncé Dominique Laurens.

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