À quoi les mères actives ont-elles droit en matière de retraite ?

Voilà un gros caillou dans la chaussure du gouvernement et qui nourrit l’opposition vis-à-vis du projet de réforme des retraites. En contrepartie de leur maternité et de l’éducation de leurs enfants, les mères actives ont droit à des trimestres en plus de cotisations, dits de majoration, qui leur permettent de partir plus tôt : huit au total par enfant né ou adopté.

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Depuis 2010, ces bonus, qui étaient attribués exclusivement à la maman, peuvent être répartis entre les parents à certaines conditions. En reculant l’âge de départ en retraite, l’exécutif anéantit mécaniquement le bénéfice de ces majorations pour enfants. Exemple : née en 1973, Nathalie a deux enfants, elle a donc droit à seize trimestres de cotisations supplémentaires (soit quatre ans). Avant la réforme, grâce à eux, elle pouvait partir à 62 ans (au lieu de 66 ans) après avoir cotisé 43 ans.

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Demain, l’âge de départ étant fixé à 64 et non plus 62 ans, Nathalie devra travailler deux années de plus alors qu’elle a ses droits à retraite. Pour son mari, issu de la même génération et qui a aussi cotisé 43 ans, cela ne change rien : c’est toujours 66 ans. Pointée par les syndicats et l’opposition, cette discrimination entre femmes et hommes avait déjà été soulevée lors de la réforme Fillon de 2010 et du passage de 60 à 62 ans. Sans effet.


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