À Limoges, le maire LR Émile Roger Lombertie censure un débat sur une plainte le visant et choque l’opposition

Le maire de Limoges Emile-Roger Lombertie (ici le 31 mars 2014).
PASCAL LACHENAUD / AFP Le maire de Limoges Emile-Roger Lombertie (ici le 31 mars 2014).

POLITIQUE - Ils ont claqué la porte. Le conseil municipal de Limoges a tourné au vinaigre ce mercredi 21 mars. Les élus d’opposition ont quitté temporairement la séance du conseil municipal en réponse au retrait d’une délibération par le maire Émile Roger Lombertie (LR) liée à une enquête le visant.

Le maire et vice-président de la communauté urbaine de Limoges, ainsi que deux de ses adjoints sont en effet visés par une enquête préliminaire faisant suite au dépôt d’une plainte pour harcèlement il y a plus d’un mois.

Pour ce qui était le premier conseil municipal depuis l’ouverture de l’enquête, Émile Roger Lombertie a dénoncé « le tribunal médiatique » dont il se sent victime, et « la calomnie » dont « l’opposition en a fait trop souvent son étendard ». Il a ensuite, à la surprise des élus, retiré des débats une délibération portant sur sa protection fonctionnelle, privant ainsi l’opposition de la possibilité de prendre la parole sur un sujet liée à l’enquête.

Saisine d’une commission d’éthique

Avant le conseil municipal, le maire avait pourtant assuré qu’un débat aurait lieu « pour s’interroger les uns les autres », rapporte Le populaire du Centre. « Pourquoi proposer cette délibération et la retirer au dernier moment ? », s’est logiquement interrogé auprès du quotidien le communiste Gilbert Bernard.

Face au refus réitéré du maire de faire droit à leur demande, les élus d’opposition ont donc quitté la salle pendant plusieurs minutes, annonçant au passage à la presse qu’ils saisiraient la commission éthique et transparence de la ville.

Dans la fameuse plainte, deux agents de la collectivité dénonçaient « un harcèlement institutionnalisé », « des manœuvres d’intimidation » et avaient joint le signalement d’une ancienne collaboratrice du maire assurant avoir été victime d’une agression sexuelle. L’ouverture d’une enquête préliminaire avait été annoncée, sans en préciser les chefs, par le parquet de Tulle, où le dossier a été dépaysé.

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