À Lille, la conférence Mélenchon-Hassan sur la Palestine finalement annulée par l’université

Sur les réseaux sociaux, plusieurs responsables politiques réclamaient l’annulation de l’événement organisé par l’association « Libre Palestine ».
Capture d’écran X Sur les réseaux sociaux, plusieurs responsables politiques réclamaient l’annulation de l’événement organisé par l’association « Libre Palestine ».

POLITIQUE - L’annonce de la conférence avait provoqué un tollé dans une partie de la classe politique. Ce mercredi 17 avril, l’université de Lille a finalement décidé d’annuler la conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, en septième position sur la liste LFI aux élections européennes, sur la Palestine. Le rendez-vous, organisé par l’association étudiante Libre Palestine, était prévu pour jeudi sur le campus de la faculté.

« Les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats », justifie l’université dans un communiqué, évoquant notamment la montée des « tensions internationales » après « l’escalade militaire intervenue les 13 et 14 avril au Moyen-Orient ». « Ces tensions se répercutent à l’échelle nationale et locale, tout comme à l’université », précise le communiqué déplorant une « évolution inquiétante ».

L’université qui regrette « dans ce contexte, la pression exercée sur l’autonomie pédagogique et scientifique des établissements d’enseignement supérieur », rappelle également au début du texte que ses missions intègrent « la liberté d’information et d’expression à l’égard des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels ». Et d’ajouter : « Cette liberté est notamment exercée par des associations étudiantes ».

Très rapidement après cette annonce, l'élu LFI Manuel Bompard a dénoncé une censure.

Dans un message sur X, Jean-Luc Mélenchon est du même acabit : « Il aura suffi que le PS Jérôme Guedj dénonce le logo de l’association étudiante et qu’une députée macroniste appelle à créer des désordres pour anéantir la liberté universitaire et ses garants se coucher sans résistance. »

La conférence aura bien lieu mais dans un autre lieu qui sera précisé aux inscrits, explique LFI dans un communiqué, tout en dénonçant « l’instrumentalisation de cette conférence par des partisans du soutien inconditionnel au gouvernement Nentayahu. Nous regrettons la décision de la présidence de l’université qui se montre incapable de résister aux pressions qui s’attaquent à la liberté d’expression, mettent à mal les libertés universitaires et académiques et visent à faire taire les voix de la paix au Proche Orient ».

Le texte accuse également nommément le député PS Jérôme Guedj et la macroniste Violette Spillebout d’avoir participé à l’annulation. Le socialiste s’en est vivement défendu sur X : « Je n’ai jamais demandé l’interdiction de la conférence de Lille. Je dis même que chacun peut faire campagne. J’ai pointé le problème du logo et de son message ».

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