À la une de l’hebdo. Reviens, la nuit

Chaque semaine, Courrier international explique ses choix éditoriaux et les débats qu’ils suscitent parfois dans la rédaction. Après l’instauration d’un couvre-feu mi-octobre, puis l’annonce du reconfinement, nous vous proposons une réflexion sur notre rapport à la nuit. Pourquoi nous manque-t-elle tant ? Espace de rencontres, de sociabilité, d’expérimentation et de transgression, la nuit joue un rôle majeur dans nos constructions, dans nos équilibres et dans la dynamique des villes. La presse étrangère décrypte les conséquences de son effacement.

Un grand vide. Après l’annonce de l’instauration d’un couvre-feu de 21 heures à 6 heures du matin mi-octobre pour une partie du pays, et depuis pour 46 millions de Français (mesures qui devaient être encore durcies après notre bouclage, mardi), c’est ce que nous avons ressenti collectivement, comme sans doute beaucoup d’entre vous. Un grand vide et l’impression que tout recommence, que tout est à refaire. Le rebond épidémique est trop fort. Ailleurs en Europe, on referme aussi : en Italie (où plusieurs manifestations ont éclaté après l’annonce de nouvelles restrictions), en Espagne, en Irlande, au Royaume-Uni, en Allemagne même…

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Retour à la case départ, c’est-à-dire chez soi, loin de toute forme de sociabilité, de possibilités de rencontres, de sorties… Car c’est un peu de tout cela, la vie nocturne : une économie, celle des bars, des restaurants ; de la culture, les théâtres, les cinémas ; mais aussi un lieu d’expérimentation, une échappatoire parfois, une partie non négligeable de notre quotidien.

Ça n’a l’air de rien, mais c’est un espace de vie important dont nous sommes désormais privés. Il n’est pas question ici de remettre en cause la nécessité de mesures fortes pour limiter la propagation du virus, mais de souligner en quoi le vide laissé par la nuit va peser sur notre état d’esprit et sur la dynamique des villes, comme l’explique très bien Pùblico dans le papier qui ouvre ce dossier.

  • Découvrez, en complément de ce numéro, notre playlist “Reviens, la nuit”, pour les oreilles des noctambules contrariés :

Le quotidien portugais est allé interroger des noctambules, mais pas seulement. Il a

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