À l’Assemblée, Nupes et majorité se renvoient la responsabilité des violences du 1er mai

POLITIQUE - Une rentrée parlementaire bouillante. Lors des questions au gouvernement de ce mardi 2 mai, le sujet des violences ayant eu lieu en marge des manifestations du 1er mai s’est invité dans l’hémicycle, que celles-ci aient fait des blessés chez les manifestants ou les membres des forces de l’ordre d’ailleurs.

Le député LFI Antoine Léaument a ouvert le bal en reprochant au gouvernement « d’abîmer la démocratie » et d’avoir « la violence pour bilan ». « Policiers brûlés, journalistes frappés, manifestants mutilés, les coupables c’est vous », a-t-il accusé, en ajoutant : « nous apportons notre soutien à tous les blessés. »

« Je regrette sincèrement monsieur le député que pour la première question au gouvernement, après des violences absolument inacceptables qui ont blessé 405 policiers et gendarmes hier, […] vous n’ayez pas un mot pour eux, » a répondu Gérald Darmanin, sous les cris de protestation venus des bancs de la Nupes, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. « Vous êtes les complices manifestement de ces violences, quand ici, devant les représentants du peuple, vous ne condamnez pas les gens qui, à coups de cocktails Molotov, abattent notre démocratie » a poursuivi le ministre de l’Intérieur.

« Un nouveau palier a été franchi »

Élisabeth Borne a également pris la parole dans l’hémicycle après avoir été interrogée par Laurent Marcangeli, le président du groupe Horizons. « Un nouveau palier a été franchi dans la violence » a estimé la Première ministre. Des propos appuyés peu de temps sur BFMTV après par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, qui estime qu’« on a passé un cap dans la violence » lors de ce 1er mai.

La première ministre a également jugé que tous les « responsables publics » devaient condamner cette violence « avec la plus grande fermeté ». Gérald Darmanin avait déjà attaqué personnellement Jean-Luc Mélenchon ce mardi matin sur ce sujet.

Le locataire de la place Beauvau avait en effet dénoncé sur BFMTV sa « complicité » pour ne pas avoir condamné les violences contre les forces de l’ordre, l’accusant en outre d’être en partie responsable des heurts. Le leader de LFI a rétorqué dans un tweet « Darmanin en est 100 % responsable. C’est pourquoi il veut reporter sa responsabilité sur les autres, » en le qualifiant de « chef lamentable ».

« Mélenchon, Darmanin-Macron et le RN ont un intérêt commun : maintenir ce triangle qui cannibalise le débat sur des trucs qui peuvent prêter à interprétation. C’est du théâtre, et les autres sont obligés de commenter. À la fin, c’est le RN qui gagne », a déploré auprès de l’AFP un député écologiste. « C’est l’objectif du gouvernement de faire monter la sauce et de dire que LFI = violences. C’est pitoyable et absurde », estime pour sa part un député socialiste. En attendant, peut-être, un nouveau round après la prochaine journée de mobilisation annoncée par l’intersyndicale pour le mardi 6 juin.

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