À l’Assemblée, Martine Froger ne siégera pas avec le PS

Voici où siégera la dissidente socialiste Martine Froger (ici le 30 mars) à l’Assemblée
Voici où siégera la dissidente socialiste Martine Froger (ici le 30 mars) à l’Assemblée

POLITIQUE - Deux consonnes et deux voyelles, c’est le groupe politique actuel. Martine Froger, la dissidente socialiste élue contre la députée insoumise sortante Bénédicte Taurine en Ariège après un psychodrame politique entre les différentes composantes de la Nupes, ne siégera finalement pas avec le Parti socialiste à l’Assemblée nationale. Ni sur les bancs de la gauche d’ailleurs.

Elle va prendre place aux côtés de Charles de Courson et des élus du petit groupe éclectique Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), selon les informations du Figaro. Une issue d’abord confirmée à demi-mot par le président de ces députés Bertrand Pancher, ce mardi 9 mai. « C’est en train de se formaliser », a-t-il ainsi indiqué à la presse à la mi-journée. Avant une sortie plus explicite un peu après : « Martine Froger a confirmé sa demande d’entrée dans le groupe hier (lundi). Nous avons eu une discussion en réunion de groupe ce matin » pour la valider, a-t-il fait savoir.

Un peu plus tôt, l’entourage de la nouvelle députée expliquait en effet que « son courrier de demande d’adhésion au groupe Liot » était parti dans la matinée. L’affaire devrait donc rapidement être officialisée.

Les conditions « ne sont pas réunies » pour rejoindre le PS

Encore selon Le Figaro, les discussions entre Martine Froger et le socialiste Boris Vallaud ont achoppé ces derniers jours à propos des liens entretenus par le groupe PS avec la Nupes. Le député des Landes, chef des rose au Palais Bourbon, aurait demandé des gages à sa nouvelle collègue, laquelle n’aurait pas souhaité inscrire son mandat dans l’alliance. « Les deux personnalités ont donc ’convenu’ que ’toutes les conditions n’étaient actuellement pas réunies’» pour que Martine Froger siège avec ses collègues socialistes, résume Le Figaro.

Cela signe donc la fin d’un (léger) suspense lancé il y a quelques semaines. Martine Froger a été élue début avril dans une législative partielle, remportée au second tour face à la sortante LFI Bénédicte Taurine, soutenue officiellement par l’union LFI-EELV-PS-PCF.

Une élection, en forme de guerre des gauches, qui a semé la discorde au sein de la Nupes et du Parti socialiste, certains pontes PS opposés à l’alliance de gauche - comme Carole Delga ou Nicolas Mayer-Rossignol - ayant choisi de soutenir la candidate dissidente. Cette dernière, à laquelle la direction parisienne du PS réclamait des gages de « loyauté », avait répliqué en invitant son camp à  « pas être soumis aux Insoumis » et à créer une alliance « plus ouverte » que la Nupes.

Suspendue du Parti socialiste, la nouvelle députée de l’Ariège - qui a fléché son financement électoral vers le Parti radical de gauche et non le PS - avait promis qu’elle intégrerait le groupe socialiste au Palais Bourbon en cas de victoire, si elle n’était pas obligée « d’adhérer à la Nupes » pour cela. Elle va finalement rejoindre les quelques députés rose au sein de Liot qui n’ont pas voulu, eux non plus, s’engager dans l’alliance à l’Assemblée.

Au groupe indépendant Liot siègent effectivement déjà quatre députés PS en désaccord avec la Nupes, dont un autre élu ariégeois qui a tendu les bras à Martine Froger. « Elle avait besoin de clarifier avec sa famille politique » la situation et « voulait pouvoir siéger dans un groupe avec une liberté de parole, une liberté de ton, qui défende les territoires », a affirmé Laurent Panifous, second député de l’Ariège.

La députée n’était pas présente mardi à Paris. Elle s’est blessée il y a une semaine et ne peut marcher durant encore cinq semaines.

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