À l’Assemblée, le drapeau palestinien s’affiche doublement sur les bancs de la gauche

POLITIQUE - Un drapeau palestinien (encore) en bonne et due forme mais aussi un autre, plus subtil mais tout aussi visible. Ce mardi 4 juin, une partie des députés de gauche est venue habillée aux couleurs du drapeau palestinien dans l’hémicycle, une semaine après la sanction du député LFI Sébastien Delogu pour avoir brandi l’étendard. Dans la foulée, sa collègue Rachel Keke a fait de même, provoquant une suspension de séance.

Drapeau palestinien à l’Assemblée nationale : ce que dit le règlement de l’hémicycle

Sur les bancs insoumis, écologistes et communistes, les députés s’étaient donc passé le mot pour s’habiller qui en blanc, qui en rouge, en vert ou en noir, couleur du drapeau palestinien. Premier à prendre la parole, le député insoumis Aymeric Caron a rappelé le bilan des victimes à Gaza - 45.000 personnes tuées ou portées disparues. « Gaza est aujourd’hui un ghetto où l’armée israélienne extermine un peuple que la France a abandonné », a-t-il lancé, avant d’appeler à la reconnaissance par la France de l’État palestinien. « Qu’est-ce que vous attendez exactement ? Qu’il n’y ait plus de Palestiniens vivants qui puissent arrêter cet état ? », a tonné le député Caron.

Keke brandit un drapeau, la séance suspendue brièvement

Après la réponse du ministre délégué chargé de l’Europe Jean-Noël Barrot, la députée insoumise Rachel Keke a brandi un véritable drapeau, s’attirant immédiatement un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal de la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet. « L’hémicycle est le lieu du débat » qui « s’effectue exclusivement à l’oral », avait-elle rappelé - sans grand effet - au début de la séance. Après une suspension de séance, Yaël Braun-Pivet a indiqué qu’un bureau des présidents sera convoqué ultérieurement pour confirmer la sanction contre l’élue insoumise.

De l’autre côté de l’hémicycle, en réponse des députés Rassemblement national, mais aussi LR et Renaissance ont ceint leur écharpe tricolore.

Depuis le 7 octobre, Emmanuel Macron a réaffirmé à plusieurs reprises la position française, favorable à la solution à deux états, israélien et palestinien. Mais la pression s’est accentuée ces dernières semaines sur le Quai d’Orsay et la présidence après que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu un État palestinien. Le ministre des Affaires Étrangères Stéphane Séjourné a déclaré que ce geste n’était « pas un tabou » pour la France mais l’a renvoyé à plus tard. « « Cette décision doit être utile, c’est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique », a souligné Stéphane Séjourné dans une déclaration écrite à l’AFP « Dans cette perspective, elle doit intervenir au bon moment pour qu’il y ait un avant et un après », a-t-il ajouté.

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