À Kigali, l’art qui soigne le Rwanda

“Après le génocide, l’art a servi de pratique de deuil. L’art proposait un rituel à des gens qui, pour certains, n’avaient pas le recul de l’œuvre.”

Dorcy Rugamba est un metteur en scène et dramaturge rwandais. Il souligne l’importance qu’a eue (et a encore) la culture dans la renaissance et la reconstruction de leur pays.

Le journal belge L’Écho l’a rencontré à l’occasion de la première Triennale de Kigali, organisée par la mairie de la ville, le ministère de la Jeunesse et des Arts et des artistes locaux.

Arts visuels, musique, design, cinéma, spectacle vivant, et même défilés de mode… : toutes les disciplines se sont déployées dans la capitale et d’autres villes du pays entre les 16 et 25 février dernier.

“Brids refused to fly”, un spectcle de danse corégraphié par Olivier Tarpaga et présenté à la première Triennale de Kigali en février 2024.. PHOTO KIGALI TRIENNIAL
“Brids refused to fly”, un spectcle de danse corégraphié par Olivier Tarpaga et présenté à la première Triennale de Kigali en février 2024.. PHOTO KIGALI TRIENNIAL

“Le pouvoir rwandais ne mise pas sur la culture par hasard bien sûr, souligne L’Écho. Il s’agit bien d’en faire une vitrine du pays et un facteur de développement économique.”

Et le journal belge y voit un succès. “La Triennale est ainsi investie par les curateurs et programmateurs, de nombreux Belges et Français”, même si “la population semble manquer à l’appel”.

La majorité des artistes présents avaient moins de 25 ans. Rien d’étonnant dans un pays où, trente ans après le génocide, la moitié des 14 millions d’habitants a moins de 19 ans.

Weya Viatora dans “Devil’s Gold - Galamsey”, une pièce écrite et mise en scène par Jules César Niyonkuru, présentée à la Triennale de Kigali en février 2024.. PHOTO KIGALI TRIENNIAL
Weya Viatora dans “Devil’s Gold - Galamsey”, une pièce écrite et mise en scène par Jules César Niyonkuru, présentée à la Triennale de Kigali en février 2024.. PHOTO KIGALI TRIENNIAL

“Il y a une génération de jeunes artistes qui peut guérir ce pays, défend Dorcy Rugamba dans L’Écho. Ils symbolisent ce pays qui se réconcilie avec son âme par la culture. La modernité et la tradition s’allient sans s’opposer.”

“De nombreux artistes, qui ont à peine 20 ou 25 ans, sont déjà confirmés. Et ils sont connectés. Le numérique joue un rôle très important dans leur manière d’appréhender le monde et de le percevoir.”

Dorcy Rugamba, metteur en scène et dramaturge, dans “L’Écho”

Reve Terorg dans “The Weigth of a woman”, un spectacle concu, écrit et dirigé par la poétesse et slameuse néerlando-rwandaise Lisette Ma Neza, présenté à la Triennale de Kigali en février 2024.. PHOTO KIGALI TRIENNIAL
Reve Terorg dans “The Weigth of a woman”, un spectacle concu, écrit et dirigé par la poétesse et slameuse néerlando-rwandaise Lisette Ma Neza, présenté à la Triennale de Kigali en février 2024.. PHOTO KIGALI TRIENNIAL

Des artistes “qui célèbrent avant tout la vie – mais sans laisser de côté les questions sur les origines, l’histoire et les traumatismes”, se félicite Die Tageszeitung, en Allemagne, qui a également fait le voyage à Kigali et découvert “un art étonnamment optimiste”.

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