À Hong Kong, un “retour à la normale” qui ne trompe personne

Sous l’intitulé “Hello Hong Kong”, les autorités chinoises ont lancé en février dernier une campagne de promotion de la ville. Objectifs : relancer le tourisme, mis à l’arrêt par la pandémie, et convaincre les entreprises et les investisseurs étrangers que la vie a enfin repris son cours normal.

“La stratégie de la ville pour s’ouvrir à nouveau au monde semble être de prétendre que rien n’a changé”, analyse Matthew Brooker dans une chronique publiée sur le site de Bloomberg. Mais la réalité est que le Hong Kong d’avant “n’existe plus”, souligne le chroniqueur.

“Comme dans de nombreuses villes du monde, la vie a changé au point d’être méconnaissable. Ce qui est différent [à Hong Kong], c’est que la pandémie est presque anecdotique. La politique zéro Covid a évidemment bouleversé les routines quotidiennes, provoqué une dépression économique et psychologique, et encouragé l’émigration. Mais ses conséquences s’estomperont. Les changements politiques, eux, sont gravés dans le marbre.”

La campagne “Hello Hong Kong” a semblé “surréaliste” à beaucoup de résidents du fait de l’absence de toute référence aux bouleversements sociaux et politiques intervenus depuis le début de la pandémie. Or la Chine en a profité pour “remodeler la société hongkongaise à l’image de la société communiste du continent” : des organes de presse ont été fermés, des militants politiques ont été arrêtés, des syndicats dissous et l’éducation “patriotique” a été imposée dans les écoles. Autant de mesures répressives destinées à éradiquer la dissidence après que les manifestations pro démocratie ont secoué la ville en 2019.

La “nouvelle anormalité” de Hong Kong

Le 3 mars, Hong Kong a renoué pour la première fois depuis trois ans avec le Clockenflap Music and Arts Festival). La foire internationale d’art contemporain Art Basel doit également se tenir à Hong Kong ce mois-ci et la fréquentation du métro, elle est presque revenue aux niveaux d’avant la pandémie. En revanche, il n’est pas du tout certain, selon Matthew Brooker, que les entreprises et les investisseurs étrangers ressentent pour la ville le même attrait qu’auparavant.

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