À Hong Kong, l’anglais n’est plus la première langue des affaires

Être anglophone ne suffit plus pour être sûr de trouver du travail quand on est expatrié à Hong Kong – à moins de maîtriser également le cantonais ou le mandarin.

C’est ce que montre une enquête du South China Morning Post, notamment auprès de nouveaux arrivants munis d’un “visa dépendant”, autrement dit des conjoints de citoyens hongkongais qui ont légalement le droit de travailler à Hong Kong.

Ace Ara, un ressortissant britannique marié à une Hongkongaise, est arrivé dans la ville en juin 2022. Développeur web doté de cinq ans d’expérience dans le support informatique, il a présenté quelque cinq cents candidatures dans des entreprises employant un personnel international et n’exigeant pas, a priori, la connaissance de la langue chinoise.

“Lors de chaque entretien d’embauche ou presque, la première question était : ‘Parlez-vous chinois ?’”, raconte-t-il. Et plus de 90 % des employeurs auxquels il s’est adressé ont repoussé sa candidature précisément au motif qu’il ne parlait pas le cantonais.

Un groupe Facebook créé par des expats à Hong Kong a recueilli en mai dernier une vingtaine de témoignages similaires de nouveaux arrivants également titulaires d’un visa dépendant.

“À mesure que les entreprises basées à Hong Kong se tournent vers le marché chinois, elles ont de moins en moins besoin d’employés anglophones. Si vous ne parlez ni cantonais ni mandarin, vous êtes pénalisé”, explique Sid Sibal, vice-président d’un cabinet de recrutement.

En outre, certains employeurs sont plus réticents qu’auparavant à embaucher des candidats titulaires d’un visa de personne à charge. “Ils sont inquiets parce que le visa dépend de leur partenaire. Si [les partenaires] quittent Hong Kong, perdent leur emploi ou divorcent, les personnes à charge perdront également leur visa”, note Alexa Chow Yee-ping, directrice d’une autre agence de recrutement.

De nombreux experts soulignent toutefois que la ville ne pourra pas rester compétitive ni garder son statut de ville internationale si elle ne réussit pas à retenir les professionnels étrangers ainsi que les membres de leur famille qui veulent éventuellement y travailler.

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