À Gaza, la famine frappe sévèrement les enfants dont certains meurent de faim

Des enfants dénutris, le visage émacié et la peau sur les os: ces scènes insoutenables se répètent dans les hôpitaux de Gaza, où la catastrophe humanitaire s'aggrave de jour en jour.

Des images tournées samedi 2 mars à Kamal Adwan, un hôpital du nord de l'enclave, montrent une femme en pleurs au-dessus de la dépouille d'une jeune enfant. "Ma fille, ma belle fille, ma douce fille est décédée", pleure cette mère dont la fille souffrait d'une carence en calcium et en potassium.

Dans cet hôpital, une quinzaine d'enfants sont morts de faim depuis le début du mois de mars, indiquent les médecins. "Les mères ne peuvent plus allaiter leur enfant. Nous n'avons pas de lait infantile, ce qui a conduit à la mort de plusieurs enfants en soins intensifs, sans compter ceux qui sont morts à la nurserie", rapporte le docteur Ahmad Salem.

1 enfant de moins de deux ans sur 6 dénutris

Plus au sud, dans une clinique de Rafah, où Israël dit préparer une large offensive contre le Hamas, des infirmières expliquent accueillir 200 enfants par jour, tous victimes de complications médicales sévères par manque d'eau, de nourriture et de médicaments.

"Avant la guerre, mon neveu pesait 12 kilos. Après deux mois, il en fait maintenant la moitié et son état se détériore chaque jour", témoigne Israa Kalakh, tante d'un enfant malade.

Selon une étude d'Action contre la faim menée dans le nord de l'enclave, un enfant de mois de deux ans sur 6 souffre de malnutrition aiguë à Gaza.

"Cette horreur doit cesser"

L'ONU a averti que la famine était "presque inévitable" dans la bande de Gaza, où des habitants désespérés ont pillé les camions d'aide alimentaire.

Dans une requête déposée mercredi, l'Afrique du Sud a demandé à la Cour internationale de Justice de prendre des mesures d'"urgence" contre la "famine" à Gaza. "Des enfants palestiniens meurent de faim, conséquence directe des actes et omissions délibérés d'Israël -en violation de la Convention sur le génocide et de l'ordonnance de la cour", accuse l'Afrique du Sud.

L'aide humanitaire, soumise au feu vert d'Israël, n'entre qu'au compte-gouttes dans la bande de Gaza, principalement depuis l'Égypte, alors que les besoins sont immenses. La situation est particulièrement grave dans le nord, où les pillages, les combats et les destructions rendent presque impossible l'acheminement de l'aide pour environ 300.000 habitants.

"Cette horreur doit cesser maintenant. Un cessez-le-feu humanitaire ne peut pas attendre", a déclaré mercredi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Article original publié sur BFMTV.com