À Fleury-Mérogis, l’attaque d’Incarville n’étonne malheureusement pas ces agents pénitentiaires

PRISON - « C’était une exécution. » Encore sous le choc, des centaines d’agents pénitentiaires ont observé, mercredi 15 mai, une minute de silence devant les prisons en mémoire de leurs deux collègues tués la veille dans l’attaque violente d’un fourgon à Incarville (Eure), qui transportait un délinquant toujours en fuite et activement recherché par la police.

De Fleury-Mérogis (Essonne) à Bordeaux-Gradignan, de Lyon à Nantes en passant par Marseille ou Nice, les agents pénitentiaires ont affiché leur « ras-le-bol ». Toute la journée, les syndicats pénitentiaires ont organisé une journée « Prison morte », à savoir la réduction au strict minimum de l’activité des surveillants, pour réclamer davantage de moyens humains et matériels.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi cette mobilisation devant la plus grande prison d’Europe, Fleury-Mérogis, où l’émotion et la colère cohabitaient. À notre micro, des agents pénitentiaires partagent leur émotion et expliquent pourquoi ce drame était, selon eux, prévisible.

Mission « flash » de l’Assemblée

Mardi, en fin de journée, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti est venu rencontrer les familles et collègues des victimes, à l’issue d’une visite au pôle de rattachement des extractions judiciaires de Caen. « Naturellement ils sont effondrés », a-t-il dit.

C’est la première fois depuis 1992 qu’un agent de la pénitentiaire est tué dans l’exercice de ses fonctions, a rappelé le ministre de la Justice. « Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble », a-t-il répété. L’attaque a été qualifiée sur le réseau X de « choc » par le président Emmanuel Macron. « Nous serons intraitables », a-t-il promis.

La commission des Lois de l’Assemblée nationale va mettre sur pied une mission « flash » chargée de faire des propositions d’ici à un mois « sur le transfèrement et les extractions de l’administration pénitentiaire » après l’attaque mortelle, a annoncé son président Sacha Houlié (Renaissance).

À voir également sur Le HuffPost :

Incarville : après l’attaque du fourgon dans l’Eure, qu’est-ce que le plan « Épervier » lancé par Darmanin

Punaise de lit, cellules indignes... L’état des prisons françaises pointé dans un rapport accablant