À Derna, en Libye, le manque de sacs mortuaires fait craindre une épidémie
Les rares témoignages qui parviennent de Derna sont terrifiants et esquissent un scénario qui semble tout droit sorti d’un film d’horreur.
“Les corps sont partout, dans les maisons, les rues, dans la mer. Où que l’on aille, on trouve des hommes, des femmes et des enfants morts”, raconte Emad Al-Falah, travailleur humanitaire déployé dans cette ville de la Cyrénaïque, dont les déclarations sont relayées par The Guardian.
Le tableau esquissé n’est pas seulement tragique, il est aussi inquiétant pour une raison pratique, illustré par les propos de Lutfi Al-Misrati, directeur d’une équipe de recherche sur place. Ses propos sont repris dans les colonnes du média britannique :
“Je crains que la ville ne soit infectée par une épidémie en raison du grand nombre de corps sous les décombres et dans l’eau. Nous avons besoin de sacs pour les corps.”
Un appel lancé également par la maire de la ville, qui s’est empressé de faire savoir qu’il y avait un urgent “besoin d’équipes spécialisées dans la récupération des corps”.
“La nécessité d’enterrer les corps pour éviter la propagation des maladies est telle, observe de son côté The Guardian, que des centaines de personnes ont été enterrées collectivement dans une même tombe”.
6 000 sacs mortuaires distribués par la Croix-Rouge
Située sur la côte, dans l’est de la Libye, Derna a été la ville le plus durement frappée par le passage de la tempête Daniel. Selon les chiffres rapportés par le média établi à Dubaï Al-Arabyia, “au moins 5 300 personnes seraient mortes à Derna, et au moins 30 000 autres ont été déplacées”. Un désastre causé par la rupture de deux barrages qui a provoqué une vague qui a enseveli une partie de la ville. Les recherches de survivants sont encore en cours, et le bilan pourrait s’aggraver.
En attendant, néanmoins, une réponse partielle aux besoins des secouristes travaillant dans la ville de Derna est arrivée de la Croix-Rouge, signale The Washington Post. En effet, dévoile le média américain, le comité international de celle-ci “a annoncé avoir distribué 6 000 sacs mortuaires qui pourront aider les autorités à traiter les morts avec dignité”.
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