Publicité

À Chambéry, branle-bas de combat contre la sécheresse

Cette retenue collinaire, alimentée exclusivement par l'eau de pluie qui s'écoule de l'autoroute, permet d'irriguer trois agriculteurs voisins.  - Credit:Thibaut Déléaz / Le Point
Cette retenue collinaire, alimentée exclusivement par l'eau de pluie qui s'écoule de l'autoroute, permet d'irriguer trois agriculteurs voisins. - Credit:Thibaut Déléaz / Le Point

Au volant de sa voiture, Julie Camus grimpe l'étroite et sinueuse route qui surplombe la banlieue de Chambéry et le lac du Bourget (Savoie), accrochée au massif de l'Épine. Elle gare le véhicule près d'une discrète trappe, qui protège l'accès à un bloc de béton enterré dans le sol d'un carré d'herbe. La jeune chargée de ressource en eau et environnement au service des eaux de l'agglomération tourne la clé et ouvre la lourde porte de métal pour dévoiler le précieux trésor que cache le site : une source.

Ici, l'agence de l'eau du Grand Chambéry capte, chaque seconde, des dizaines de litres d'eau, injectés dans le réseau d'eau potable. La source remplit le petit bassin souterrain dans un bruyant tumulte, et une partie de l'eau s'engouffre dans des tuyaux. Le trop-plein est rejeté dans le cours d'eau pour reprendre son chemin naturel. Cela fonctionne ainsi sur des dizaines de sources autour du lac, depuis des siècles… Mais les autorités locales préparent une révolution.

À LIRE AUSSI« Nous devons changer de culture par rapport à l'eau »

Un débit minimum pour la nature

Dans quelques mois, il faudra laisser au moins 15 litres d'eau par seconde se déverser dans le ruisseau, pour préserver sa biodiversité, notamment les espèces qui y vivent. C'est le débit de restitution. « Aujourd'hui, on prend tout ce dont on a besoin, quitte à l'assécher », explique Cyrille Girel, du service des eaux. Un changement radical de paradigme, car « le cours d'eau sera désormais prioritair [...] Lire la suite