À cause des marbres du Parthénon, Rishi Sunak annule sa rencontre à Londres avec Kyriakos Mitsotakis
INTERNATIONAL - Leur pomme de discorde ? Les marbres du Parthénon. Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a exprimé ce lundi 27 novembre son « mécontentement » après la décision de son homologue britannique, Rishi Sunak, d’annuler la rencontre au cours de laquelle ils devaient notamment évoquer le différent déjà ancien autour de cette frise gigantesque, sculptée à la fin de l’Antiquité.
« Les positions de la Grèce sur la question des frises du Parthénon sont bien connues. J’espérais avoir l’occasion d’en discuter avec mon homologue britannique », a déploré le chef du gouvernement grec dans une brève déclaration lundi soir. « Celui qui croit à la justesse et au bien fondé de ses positions n’a jamais peur de se confronter aux arguments », a-t-il encore tancé.
Le vice-Premier ministre envoyé à la place de Sunak
Les deux dirigeants devaient en effet s’entretenir ce mardi en milieu de journée à Londres, et aborder la restitution de la frise, dont un tiers se trouve au musée de l’Acropole d’Athènes, mais une autre partie au British Museum.
Contre toute attente, le gouvernement britannique a finalement envoyé le vice-Premier ministre Oliver Dowden, à la place de Rishi Sunak, rapporte Sky News. « Le vice-Premier ministre était disponible pour rencontrer le Premier ministre grec pour discuter de ces questions importantes », a précisé un porte-parole de Downing Street, citant la coopération au sein de l’OTAN et « le travail en commun pour répondre à des défis comme les migrations illégales », la guerre en Ukraine et le Moyen-Orient. Mais il n’a pas fait référence aux marbres du Parthénon.
Selon l’agence de presse grecque ANA, citant des sources au sein du gouvernement grec, le Premier ministre britannique a apparemment été contrarié par des propos tenus par son homologue grec à la BBC dimanche.
Comme « couper Mona Lisa en deux »
Kyriakos Mitsotakis, ardent partisan d’un retour à Athènes des célèbres marbres antiques, avait estimé que conserver une partie des frises du Parthénon hors de Grèce revenait à « couper Mona Lisa (la Joconde) en deux ». « Ce n’est pas une question de propriété pour moi mais c’est une question de réunification » de frises dispersées notamment entre le Musée de l’Acropole et le British Museum de Londres, a-t-il ajouté.
Plus tôt lundi, le porte-parole de Rishi Sunak avait répondu que Londres n’avait « pas l’intention » de faciliter le retour des marbres à Athènes. Le Premier ministre britannique estime que les marbres du Parthénon sont « un atout important » pour le Royaume-Uni, qui a « sauvegardé » ce patrimoine « depuis des générations », a souligné son porte-parole.
Athènes demande depuis des décennies, notamment sous l’impulsion de l’ancienne ministre de la Culture, la chanteuse et actrice Melina Mercouri, le retour de ces précieuses frises. Les autorités grecques soutiennent qu’elles ont été l’objet d’un « pillage » alors que le pays était sous occupation ottomane. Londres affirme, quant à elle, que les sculptures ont été « acquises légalement » en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin, qui les a revendues au British Museum.
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