À Cannes face à Mohammad Rasoulof, Golshifteh Farahani n’a pas pu retenir ses larmes en l’écoutant

Golshifteh Farahani n’a pas pu retenir ses larmes face au témoignage Mohammad Rasoulof.
Marc Piasecki / WireImage Golshifteh Farahani n’a pas pu retenir ses larmes face au témoignage Mohammad Rasoulof.

CANNES - L’espoir de pouvoir un jour rentrer à la maison. Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof est arrivé jeudi à Cannes, pour présenter en personne, ce vendredi 24 mai, son film Les graines du figuier sauvage, en lice pour la Palme d’or.

Le cinéaste a fui clandestinement l’Iran le 13 mai, alors qu’il craignait une nouvelle peine de prison à cause de ce film. Les graines du figuier sauvage raconte l’histoire d’Iman, un juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran. L’histoire prend place au milieu des manifestations populaires iraniennes. Face à ces événements, ce père de famille va peu à peu tomber dans une paranoïa.

Invité jeudi sur le plateau de l’émission C ce soir, Mohammad Rasoulof est revenu sur son exil forcé d’Iran. « Quand j’étais en train de traverser la frontière, je me suis retourné […] j’ai lancé un dernier regard à ma terre natale et je me suis dit “j’y retournerai”, a-t-il confié. Je pense que tous les Iraniens qui ont dû partir en raison de ce régime totalitaire gardent toujours une valise prête chez eux, dans l’espoir que les choses s’améliorent et qu’ils puissent rentrer ».

Des mots qui font écho dans le cœur de l’actrice Golshifteh Farahani, assise à ses côtés lors de l’émission. La jeune femme n’a pas pu retenir son émotion devant le témoignage de son compatriote qui, comme elle, a dû abandonner son pays.

« On est un peuple en attente, a-t-elle témoigné en essuyant ses larmes. L’attente, c’est notre plus grand traumatisme ».

L’Iran rayonne à l’international grâce à sa culture

Si Mohammad Rasoulof a quitté l’Iran il a quelques semaines, Golshifteh Farahani n’a plus revu Téhéran depuis 16 ans maintenant. L’actrice a été obligée de fuir en 2008 à l’âge de 25 ans, notamment à cause de la censure exercée par le régime en place, et les services secrets iraniens. « J’étais accusée de coopérer avec la CIA pour détruire l’image de mon pays. Mais il n’y a pas de frontière dans l’art », rappelle-t-elle auprès de franceinfo.

Les deux artistes ne perdent pas espoir de voir un jour un changement de régime en Iran. « Je suis persuadé que les choses s’amélioreront », assure Mohammad Rasoulof. Une conviction partagée par l’actrice de Roqya qui ne voit pas ce temps hors du pays comme vain. « En attendant, on est en train de marcher vers la liberté » assure Golshifteh Farahani. « Certes j’ai dû quitter l’Iran géographique, mais l’Iran culturel existe aujourd’hui à travers le monde. Tous ces Iraniens qui ont dû quitter leur peuple et s’éparpiller partout dans le monde constituent cet Iran culturel », explique de son côté le réalisateur de 51 ans.

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