À Cannes, le “discours politique virulent” de Justine Triet après sa Palme d’or

Elle est la troisième réalisatrice à recevoir la Palme d’or. Dominant “un palmarès admirable”, la Française Justine Triet a été sacrée, samedi 27 mai, au Festival de Cannes pour Anatomie d’une chute, “un vertigineux film de procès”, rapporte Le Temps. “Et c’est largement mérité”, salue le quotidien suisse.

La 76e édition de la compétition aura “confirmé” le “talent immense” de la cinéaste de 44 ans. Anatomie d’une chute, son quatrième long métrage, “se déroule en grande partie dans un tribunal où une écrivaine à succès est accusée du meurtre de son mari, mystérieusement tombé du balcon de leur chalet alors qu’ils étaient seuls”, résume Le Temps. C’est “un film merveilleusement écrit, réalisé et interprété”, s’enthousiasme le journal.

Avant Justine Triet, seules deux femmes avaient accédé au firmament cannois, l’Australienne Jane Campion (La Leçon de piano, 1993) et la Française Julia Ducournau (Titane, 2021).

La Palme a été remise par Jane Fonda, qui a souligné le chemin parcouru depuis son premier passage sur la Croisette, où sept réalisatrices étaient en lice cette année, soit “un record de représentation féminine”, note Variety. “La première fois que je suis venue, c’était en 1963”, a déclaré la star américaine. “Le festival était alors plus petit. Il n’y avait pas de femmes réalisatrices en compétition à l’époque et il ne nous est jamais venu à l’esprit qu’il y avait quelque chose de mal à cela. Nous avons parcouru un long chemin, mais il nous reste encore beaucoup à faire.”

“Polémique politique”

Sur scène pour recevoir sa Palme d’or, Justine Triet a livré “un discours politique virulent” au lieu de “se contenter des habituels remerciements de circonstance”, raconte Le Temps. Elle a rendu hommage à la “contestation puissante, unanime, de la réforme des retraites”, qui a selon elle “été niée, réprimée de façon choquante”. Puis, “élargissant ce ras-le-bol populaire à d’autres sphères de la société”, elle a dénoncé “la marchandisation de la culture, qui est en train de casser l’exception culturelle française”, une exception “sans laquelle (elle) ne (serait) pas là aujourd’hui”, a-t-elle estimé.

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