À Bruxelles, on a suivi les agriculteurs au blocage du Parlement européen

AGRICULTEURS - « On croit en l’Europe, mais pas celle-ci. » Jeudi 1er février, des milliers de manifestants de différents pays – et plus d’un millier de tracteurs – ont envahi les rues de Bruxelles aux abords d’un sommet des Vingt-Sept, sur fond de colère du monde agricole partout sur le continent.

Devant les bâtiments bruxellois du Parlement européen sur la place du Luxembourg, dont l’accès était bloqué par des centaines de tracteurs, une foule dense s’est réunie, formée de manifestants belges, français, espagnols, italiens, portugais ou encore allemands.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi sur place cette mobilisation transnationale, à quelques centaines de mètres du périmètre très sécurisé du Conseil européen, où les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE tenaient un sommet consacré à l’Ukraine, en marge duquel cette question agricole s’est forcément invitée. Normes, libre-échange, revenu paysan... À notre micro, des agriculteurs de différents pays nous expliquent pourquoi l’Europe ne répond plus à leurs attentes, voire complique leur métier au quotidien.

Quelques concessions annoncées

En fin de journée, la Commission européenne a promis de « réduire le fardeau administratif » pesant sur les agriculteurs. « Nous allons travailler avec la présidence belge [du Conseil de l’Union europénne, NDLR] sur une proposition que nous allons présenter (...) pour réduire le fardeau administratif » des procédures de la politique agricole commune (PAC), a déclaré la présidente Ursula von der Leyen. Cette proposition sera « prête à temps » pour la prochaine rencontre des ministres européens de l’Agriculture, a-t-elle promis. Cette réunion est prévue le 26 février à Bruxelles.

« Nous devons défendre les intérêts légitimes des agriculteurs, en particulier dans nos négociations commerciales, en garantissant des conditions de concurrence équitables en termes de normes », a également déclaré Ursula von der Leyen. L’accord commercial en discussion avec les pays sud-américains du Mercosur fait figure d’épouvantail pour le secteur agricole européen, même si Bruxelles a reconnu en début de semaine que les « conditions n’étaient pas réunies » pour le signer en l’état.

La veille, Bruxelles avait aussi proposé d’accorder une dérogation partielle aux obligations de jachères, sujet très épineux dans le monde agricole, et de limiter toute hausse incontrôlable des importations agricoles ukrainiennes, offrant des gages aux agriculteurs qui manifestent à travers l’Europe.

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