À Barcelone, le « Musée de l’art interdit » n’expose que des œuvres ayant été censurées
ART - Une nouvelle étape pour votre prochain séjour à Barcelone ? Le « Musée de l’art interdit » (« Museu de l’Art Prohibit » en catalan) doit ouvrir ses portes dans la capitale catalane jeudi 26 octobre. Fondé par Tatxo Benet, un journaliste et homme d’affaires espagnol, il réunit des œuvres d’art dont le point commun est d’avoir été attaquées ou censurées.
Les visiteurs pourront ainsi contempler certains clichés du célèbre photographe américain Robert Mapplethorpe, des œuvres du peintre Pablo Picasso ou encore un portrait d’Ai Weiwei. Intitulé Filippo Strozzi in LEGO, cette création de l’artiste dissident chinois représente le banquier florentin Filippo Strozzi, figure emblématique de la Renaissance italienne, uniquement en utilisant des LEGO. Le fabricant de jouets avait refusé, en 2015, de livrer des pièces pour participer à cette œuvre qu’elle jugeait « politique ». Cette dernière avait finalement pu voir le jour grâce à une collecte de pièces organisée par l’artiste, comme le racontait franceinfo.
Au total, plus de 200 œuvres d’art, datant quasiment toutes des 20e et 21e siècles, ont été réunies par le journaliste, également collectionneur d’art. Une fierté pour Tatxto Benet, d’autant plus que de nombreuses thématiques sont représentées : de la sexualité à la religion, aucun sujet n’est tabou dans le premier musée entièrement dédié à l’art censuré.
« Il y a des œuvres qui n’ont peut-être pas une grande valeur artistique mais leur histoire mérite une place au musée. C’est ce que ces œuvres ont en commun et cela montre que la censure a échoué, car ici vous pouvez les voir. C’est un triomphe de la liberté d’expression », a expliqué Tatxo Benet au Guardian.
Sensibiliser les visiteurs sur la censure
L’objectif de ce nouveau musée, que Tatxo Benet finance avec sa fortune personnelle, est d’éduquer les visiteurs sur le fonctionnement de la censure. C’est pourquoi tout est documenté de manière détaillée. En lisant les informations disponibles, les curieux sauront par exemple comment et pourquoi les autorités religieuses ou culturelles ont tenté de restreindre l’expression artistique de chaque artiste.
Le visiteur est ainsi encouragé à avoir une analyse profonde sur des sujets sensibles et controversés et à remettre en question les normes établies, selon Tatxo Benet. Ce dernier pense même que « venir dans ce musée augmentera le niveau de tolérance des visiteurs ».
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