À Béziers, plus de 700 élèves font leur rentrée en uniforme scolaire pour une première expérimentation

A Béziers, plus de 700 élèves font leur rentrée en uniforme ce 26 février (Photo de deux fillettes portant l’uniforme de leur école à l’occasion d’un événement au Palais des Congrès de Béziers le 15 février 2024)
SYLVAIN THOMAS / AFP A Béziers, plus de 700 élèves font leur rentrée en uniforme ce 26 février (Photo de deux fillettes portant l’uniforme de leur école à l’occasion d’un événement au Palais des Congrès de Béziers le 15 février 2024)

EDUCATION - On sait quel va être le sujet de discussion principal dans la cour de récré aujourd’hui. En ce lundi 26 février de rentrée scolaire, plusieurs centaines d’élèves de Béziers testent l’uniforme à l’école. Les 719 écoliers de quatre établissements concernés par cette nouveauté ont dû aller chercher avec leurs parents leurs « kits de vêtements » pendant les vacances d’hiver.

Les uniformes scolaires poussent à moins faire d’activité physique, selon cette étude

Fournis gratuitement, ce kit comporte : un blazer sombre frappé d’un logo personnalisé de leur établissement, un pull, deux polos blancs, un pantalon long plus un bermuda et une jupe pour les filles. Son coût : 200 euros, répartis à égalité entre la ville et l’État.

Désireuse depuis 2014 d’adopter « l’uniforme scolaire », la ville de Béziers (Hérault) du maire Robert Ménard, ex-proche de Marine Le Pen, se réjouit de l’expérimentation de la « tenue unique ».

Si, il y a 10 ans, « la société ne semblait pas prête », « aujourd’hui tout a changé : le gouvernement soutient l’initiative et les conseils » des quatre écoles « issues de différents quartiers qui ont approuvé le lancement de l’expérimentation », s’est ainsi félicitée dans un communiqué la mairie de cette ville de 78.000 habitants qui bat des records en matière d’inégalités sociales.

« Moins de stress » le matin

« L’école a besoin de symboles forts dont l’uniforme fait partie », a déclaré Robert Ménard, ancien proche de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour, deux des principales figures de l’extrême droite en France, qui préfère le terme d’uniforme à la dénomination officielle de « tenue unique ».

Pour la ville, qui a connu ses heures de gloire grâce au rugby et au secteur viticole, tous deux aujourd’hui en difficulté, ces vêtements standardisés ne présentent que des avantages dont « moins de stress dans le choix des vêtements le matin » pour les familles.

« Le choix d’instaurer des uniformes dans les écoles participe à la lutte contre le communautarisme et le harcèlement scolaire. En uniformisant l’apparence des élèves et en atténuant les distinctions sociales, Béziers espère renforcer l’égalité », explique la municipalité.

87 établissements veulent expérimenter la « tenue unique »

En revanche, pour le syndicat SE-Unsa, il s’agit d’une « réponse de façade à un problème de fond », qui « ne permettra en rien de résoudre les difficultés et les échecs des élèves » ni d’aider les enseignants de Béziers, selon un communiqué.

Ce lundi, Robert Ménard va assister à la rentrée dans une des écoles pilotes avec le préfet du département et la rectrice de l’Académie. À ce stade, 87 établissements en France ont donné leur accord à l’expérimentation, un peu moins que l’objectif fixé par le gouvernement des 100 établissements.

La « tenue unique » est un serpent de mer dans les débats sur l’éducation en France, où l’uniforme n’a jamais été obligatoire dans les écoles publiques, y compris au XXe siècle. Le président Emmanuel Macron, qui y favorable, envisage de généraliser la « tenue unique » en 2026 si les résultats de l’expérimentation sont concluants.

À voir également sur Le HuffPost :

Nicole Belloubet ministre de l’Éducation nationale, un retour aux sources pour l’ex-professeure et rectrice

Nicole Belloubet consacre son premier déplacement au harcèlement scolaire, un thème cher à Gabriel Attal