À 92 ans, mon père malade est entouré des siens et de soins à domicile et ce devrait être normal pour tous

Les jeunes soignants doivent gérer le rapport aux corps malades ou vieillissants, mais personne ne leur apprend.
Getty Images/iStockphoto Les jeunes soignants doivent gérer le rapport aux corps malades ou vieillissants, mais personne ne leur apprend.

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Moi qui vis à l’étranger, je suis rassurée de savoir notre père entouré de toutes ces attentions et ce respect à l’heure où les scandales se multiplient dans les Ehpad et les hôpitaux français.

VIEILLESSE - Ce sont les yeux rougis et le cœur serré que je monte dans l’avion qui me mène d’Agadir à Nantes pour rentrer chez moi.

Je viens de quitter mon père dont l’état de santé est devenu très fragile, et pourtant je pars sereine car je sais qu’il est à la maison, alité, entouré de ma mère et ma sœur qui le couvrent de tout leur amour 24 heures sur 24, de mon beau-frère, médecin, qui veille sur lui comme sur son propre père, et puis il y a Houda, la super auxiliaire de vie, qui lui prodigue, avec gentillesse et un immense respect, tous les soins dont il a besoin.

Rassurée par les soins reçus à domicile

Moi qui vis à l’étranger, je suis rassurée de savoir notre père entouré de toutes ces attentions et ce respect à l’heure où les scandales se multiplient dans les EHPADs et les hôpitaux français.

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Je me dis qu’en France, ce pays que j’aime tant, qui fait partie des plus grandes puissances mondiales, on confie nos aînés à des établissements et un système capitaliste qui privilégient les économies à la qualité de vie de nos parents.

Je ne jette pas la pierre aux infirmières ni aux aides-soignants auxquels on ne permet pas de consacrer le temps nécessaire à chaque personne âgée, alors que justement c’est le temps que l’on peut consacrer à nos aînés qui est le cadeau le plus précieux qu’on puisse leur offrir.

Une incroyable force de vie inspirante

Malgré son état de santé, j’ai retrouvé chez mon père cette semaine son incroyable force de vie, en effet mon père a une force mentale extraordinaire, il se bat pour vivre et malgré les difficultés, il reste positif et gentil avec son entourage, et il accepte son sort avec sagesse et humilité.

Jusqu’au bout, mon père est un bel exemple de courage pour ses enfants, lui qui a quitté son village berbère à 19 ans pour s’engager dans l’armée française et partir combattre en Indochine, qui a travaillé dans les mines à Valenciennes, puis à l’usine Renault de Boulogne-Billancourt et qui a terminé sa carrière au sein d’une compagnie d’assurances.

De mon côté, à peine arrivée chez moi, la vie a repris son cours et sa course effrénée.

Le travail pour ne pas craquer

Dès le lendemain, j’ai retrouvé mes collègues, la montagne d’e-mails auxquels je devais répondre, les problèmes auxquels je devais trouver des solutions, et malgré les difficultés et mon chagrin, cela m’a fait du bien.

Je comprends que mon travail me permet de ne pas craquer quand je pense à mon père qui est si affaibli, et même si je trouve cela difficile d’être loin de lui, je n’ai aucun regret, cette semaine j’ai remercié mon père d’avoir été à la fois mon papa et tendre comme une maman avec moi, je lui ai rappelé nos souvenirs, quand je rentrais du collège avec lui et que nous prenions ensemble le métro à Opéra, quand nous prenions la route pour le Maroc chaque été à bord de sa 504 et que nous passions des journées à la plage en famille, à Agadir.

Je lui ai dit et répété tout l’amour que j’ai pour lui et je lui ai promis de revenir le voir avec son petit-fils qu’il aime tant aux vacances de la Toussaint.

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