Éthiopie : la rébellion armée gronde

Les Fano, milices populaires traditionnelles « d'autodéfense » des Amhara, deuxième communauté ethno-linguistique en nombre d'Éthiopie, ont pris les armes contre le gouvernement éthiopien en avril 2023 dans l'État régional de l'Amhara (23 millions d'habitants). (Image d'illustration )  - Credit:AP/SIPA
Les Fano, milices populaires traditionnelles « d'autodéfense » des Amhara, deuxième communauté ethno-linguistique en nombre d'Éthiopie, ont pris les armes contre le gouvernement éthiopien en avril 2023 dans l'État régional de l'Amhara (23 millions d'habitants). (Image d'illustration ) - Credit:AP/SIPA

Le 12 avril, en début d'après-midi, la police d'Addis-Abeba rassure les riverains. « Des mesures ont été prises contre les dirigeants et les membres extrémistes des Fano », affirme l'institution dans un communiqué. En milieu de journée, des coups de feu ont retenti dans le quartier huppé de Bole. Selon les autorités, deux assaillants, appartenant à la milice des Fano, et un père de famille, victime collatérale, ont été tués.

Les rebelles ne se sont pas contentés de revendiquer l'attaque. Ils ont organisé, dès le lendemain, une conférence de presse en ligne, traduite en anglais à destination des médias internationaux. « Des opérations similaires continueront à être montées par les Fano », prévient l'un des intervenants, Beyene Alamaw, chargé des affaires étrangères pour le secteur de Gondar. Il précise que seuls les personnages clés du gouvernement d'Abiy Ahmed sont visés. Une prise de la capitale paraît peu probable, du moins à court terme. En revanche, les combats font rage dans la région Amhara, dont sont originaires les Fano. L'état d'urgence y est en vigueur depuis le 4 août.

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