États-Unis : selon des scientifiques, New York s'affaisse sous le poids de ses gratte-ciels

L'enfoncement dans le sol de la ville, en raison du poids de ses gratte-ciels, peut avoir des conséquences sur le risque d'inondation alors que le niveau de la mer continue de monter.

Les immeubles vertigineux de New York ont un impact sur la ville toute entière. Le poids total des gratte-ciels, estimé par des chercheurs américains à 764 millions de tonnes, entraîne un affaissement de la ville, qui s'enfonce, selon eux, d'un à deux millimètres par an dans le sol.

Il ne s'agit que d'une moyenne: le sud de Manhattan ou encore certains quartiers de Brooklyn ou du Queens s'affaissent plus rapidement que d'autres, jusqu'à deux fois plus vite, selon ces chercheurs de l'université de Rhode Island. Ces disparités sont liées à la nature du sol, un mélange d'argile, de sable et de limon, selon l'étude publiée début mai dans la revue scientifique Earth's Future.

Ce phénomène est scientifiquement appelé subsidence. Il s'agit d'un affaissement de la croûte terrestre, en raison de charges qui s'ajoutent à cette croûte. Ici, les chercheurs se sont focalisés sur "la masse cumulée et la pression vers le bas exercée par l'environnement bâti" de la Grosse Pomme, bien que les causes d'affaissement soient multiples.

Augmentation du niveau de la mer

Les tempêtes et évènements climatiques extrêmes, qui s'intensifient et de multiplient du fait du changement climatique, font que New York est, comme de nombreuses autres villes situées au bord de l'eau, en proie aux inondations, d'autant que le niveau de la mer ne cesse d'augmenter, parallèlement à l'affaissement de la ville.

La partie basse de Manhattan est déjà située entre 1 et 2 mètres en-dessous du niveau de la mer, ce qui fait de la zone un endroit particulièrement exposé aux risques de submersion. L'ouragan Sandy a fait entrer l'eau de mer dans une partie de la ville en 2012, et plus récemment, la tempête Ida a massivement inondé la Grosse Pomme en 2021, causant la mort de plus de quarante personnes.

L'eau de mer endommage également la structure des immeubles, ce qui constitue un autre risque pour les 8 millions d'habitants de la ville.

"Défi mondial commun"

Les chercheurs ont également précisé dans leur étude que New York est "emblématique des villes côtières en expansion dans le monde entier qui sont observées en train de s'affaisser", et cet exemple représente le "défi mondial commun d'atténuation" face à un risque d'inondation croissant.

"À mesure que les villes côtières se développent dans le monde, la combinaison de la densification de la construction et de l'élévation du niveau de la mer entraîne une augmentation des risques d'inondation", expliquent les chercheurs.

Ils attirent donc l'attention sur le risque lié à la construction de grands immeubles en bord de mer, de rivière ou de lac, qui peuvent contribuer au risque d'inondation futur. Des villes comme Rio de Janeiro, Venise, San Francisco, Amsterdam ou Jakarta sont elles-aussi menacées.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Images fascinantes de gratte-ciels enveloppés par un épais brouillard