Émeutes en France après la mort de Nahel: le coût des dégradations estimé à un milliard d'euros

Selon un rapport de la commission des Lois du Sénat, le coût des dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel, abattu par la police au volant de sa voiture après un refus d'obtempérer en juin 2023, est estimé à un milliard d'euros. Un bilan chiffré et lourd : 50 000 émeutiers âgés en moyenne d'une vingtaine d'années, 2 500 bâtiments touchés. Le rôle non négligeable des réseaux sociaux dans l'escalade des événements a été mis en évidence.

Pour la commission, les réseaux sociaux ont joué un rôle déterminant. Ils ont permis aux émeutiers de constituer des groupes, d'échanger en ligne et de se donner rendez-vous grâce à la géolocalisation. On pense par exemple à TikTok ou à Snapchat.

Un milliard d'euros de dégâts matériels, c'est quatre fois plus que lors des dernières grosses émeutes urbaines en France, en 2005. Au-delà de la dimension logistique des réseaux, la commission d'enquête estime que les réseaux sociaux ont favorisé une course à la dégradation.

Les sénateurs parlent même d'une concurrence entre émeutiers, permise par ces diffusions de vidéos largement relayées, avec la mort de Nahel comme élément déclencheur, puis le sentiment de relégation sociale, et les réseaux sociaux comme amplificateurs de violence. Pour éviter un nouvel épisode d'émeutes, ils proposent de bloquer certaines fonctionnalités des réseaux en période d'état d'urgence, comme la géolocalisation ou la diffusion d'images en direct.

Les 25 propositions détaillées dans le rapport comprennent également l'encadrement des mortiers d'artifice, l'équipement systématique de caméras-piétons pour les forces de l'ordre et l'accès pour les renseignements aux messageries privées utilisées par les émeutiers, en cas de pic de violence.


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