Élections européennes : les Français confirment leur réputation de pessimistes en chef à propos du scrutin

FRANCE - Est-ce vraiment un cliché d’affirmer que les Français râlent plus que les autres ? Difficile de répondre à une telle question de manière absolue, mais en ce qui concerne les élections européennes de juin, c’est plutôt juste. En effet, dans l’enquête Eurobaromètre publiée mercredi 17 avril, les Français sont les seuls parmi les habitants des 26 autres États membres à se montrer majoritairement pessimistes quant à l’avenir de l’UE. Et ce avec un score de 52 % de réponses négatives contre 42 % de positives.

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Les champions de la confiance et du positivisme sont au contraire les Danois, les Irlandais et les Lituaniens. À relativiser cependant, car en Allemagne par exemple, l’optimisme qui affiche 60 % décroît tout de même largement. Il concernait 72 % des interrogés en 2020. En France aussi la tendance négative gagne du terrain ces dernières années, puisque 52 % des Français étaient, selon un sondage de fin 2020, « très » ou « plutôt » optimistes sur l’avenir, contre 44 % de pessimistes.

Plus de la moitié des Français désintéressés des élections

Les Français sont par ailleurs plus nombreux que la moyenne européenne à avoir une image négative de l’UE, comme notamment les Autrichiens et les Tchèques, et à penser que son rôle dans le monde est devenu « moins important » ces dernières années.

Ils sont aussi ceux qui ont la moins bonne image du Parlement européen : si elle est positive pour 41 % des Européens, elle ne l’est que pour 27 % des Français. La majorité d’entre eux (53 %) reconnaît d’ailleurs ne pas être intéressée par les élections européennes, tandis qu’en moyenne dans l’UE, 60 % des citoyens le sont.

Pour autant, les Français affirment à une large majorité (67 %) vouloir se rendre aux urnes pour renouveler l’assemblée parlementaire, dont le siège est à Strasbourg et qui est chargée de participer à l’adoption des législations européennes. Gros hic : seuls 8 % d’entre eux connaissent la date exacte de ces élections, qui se dérouleront au suffrage universel direct à un tour, et qui sont prévues le 9 juin en France (elles s’étalent entre le 6 et le 9 juin dans toute l’UE). Au niveau européen, 23 % des sondés avouent n’avoir aucune idée du moment où se tiendra le scrutin, un pourcentage qui monte à 30 % dans l’Hexagone.

Pessimistes sur l’Europe, mais encore plus sur la France

Interrogé sur cette défiance française, le porte-parole du Parlement européen, Jaume Duch Guillot, a souligné que ce n’était « pas une surprise ». « C’est une tendance visible depuis ces dernières années », a-t-il commenté, sans toutefois vouloir s’avancer sur des explications.

L’UE n’est toutefois pas la seule cible de cette morosité française. Car si 65 % des Français pensent que « les choses vont dans la mauvaise direction dans l’UE », contre 49 % des Européens en moyenne, ils sont encore plus nombreux (76 %) à penser qu’elles vont dans la mauvaise direction dans leur propre pays.

Ainsi, les Français expriment une inquiétude plus forte que la moyenne des Européens sur l’évolution de leur niveau de vie personnel : ils sont 69 % à estimer qu’il a baissé ces cinq dernières années (contre 45 % en moyenne dans l’UE). Et ils sont 53 % à penser qu’il va baisser dans les cinq prochaines années (contre 32 % au niveau européen).

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