Élections européennes 2024 : ce que disent les sondages à trois mois du scrutin du 9 juin

Ce que disent les sondages pour les élections européennes du 9 juin 2024 (L’hémicycle du Parlement européen photographié le 7 février)
FREDERICK FLORIN / AFP Ce que disent les sondages pour les élections européennes du 9 juin 2024 (L’hémicycle du Parlement européen photographié le 7 février)

SONDAGES - Ça y est, cette fois le doute n’est plus permis. Les partis politiques ont tous le regard fixé vers le 9 juin. Dans trois mois jour pour jour, les Français seront invités à voter aux élections européennes, scrutin qui aura valeur de test deux ans après la réélection d’Emmanuel Macron et à trois ans de la présidentielle.

Comment le RN s’arrange avec la réalité du bilan famélique de Jordan Bardella au Parlement européen

Une semaine après le Rassemblement national vainqueur en 2019, c’est la majorité autour de la tête de liste Valérie Hayer et du Premier ministre Gabriel Attal qui lance sa campagne ce samedi. 92 jours pour convaincre les électeurs de leur accorder la confiance et pour envoyer un maximum d’eurodéputés au Parlement européen.

Ces 81 parlementaires seront membres des listes qui auront réuni au moins 5 % des voix le 9 juin prochain. Un horizon qu’une petite dizaine peut espérer atteindre au regard des intentions de vote que Le HuffPost agrège chaque mois dans son compilateur de sondages.

Comme nous le répétons régulièrement, cet outil n’a pas vocation à prédire le résultat du scrutin mais de donner une photographie de l’opinion à un instant et de mettre en évidence les tendances. En l’occurrence il fixe un rapport de force avant que la campagne commence véritablement et que débats télévisés ou meetings fassent bouger (ou pas) les lignes.

Deux favoris, mais l’un (beaucoup) plus que l’autre

En 2019, l’écart entre le RN et LREM était de 200 000 voix soit moins d’un point ; les deux partis avaient même obtenu le même nombre d’élus (23). Cinq ans plus tard, un gouffre s’est creusé entre les deux partis qui dominent les sondages. En tête depuis que nous compilons les sondages, le parti lepéniste a creusé une nette avance qui s’établit en ce début mars à plus de 10 points (29,1 contre 18,6 %). À peine désignée par Emmanuel Macron, Valérie Hayer a un immense défi devant elle : se faire connaître des Français pour inverser les dynamiques et revenir sur Jordan Bardella qui fait campagne depuis plusieurs mois.

Un match à gauche pour la troisième place

Faute d’union, la victoire paraît inaccessible à la gauche qui regarde surtout la barre des 10 %. En 2019, c’est la liste EELV de Yannick Jadot qui l’avait dépassée se classant troisième (13,5 %) ; un objectif que s’est fixé Marie Toussaint qui a été élue pour mener la liste écologiste. Mais à trois mois du scrutin, les intentions de vote sont nettement en retrait puisqu’elle atteint 8,1 % dans notre compilateur. Elle est surtout devancée dans ce match à trois par Raphaël Glucksmann qui obtient 9,8 %, soit plus qu’il y a cinq ans (6,2 %). Elle aussi candidate lors de la dernière élection, Manon Aubry a rempilé pour la France insoumise. Problème pour celle qui vient de présenter sa liste, elle stagne à un niveau un peu supérieur (7,4 % contre 6,3 %).

Un duel sans merci à droite et son extrême

Par rapport à 2019, une nouvelle liste a fait irruption dans le paysage : celle menée par Marion Maréchal pour le parti Reconquête d’Eric Zemmour. Si cette concurrence ne semble pas affaiblir le Rassemblement national, ces 6,5 % sont une épine dans le pied des Républicains ; à trois moins du scrutin, François-Xavier Bellamy recueille 7,7 % des intentions de vote soit moins que lors de la dernière élection (8,5 %). Les deux camps qui se disputent un électorat conservateur sont dans un mouchoir et aucun n’est à l’abri d’une mauvaise surprise le 9 juin à savoir passer sous la barre des 5 %.

Pour toutes les autres listes non citées jusqu’à maintenant (celle du PCF menée par Léon Deffontaines, celle de Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, celle de l’Alliance rurale conduite par Jean Lassalle, celles de Lutte ouvrière de Nathalie Arthaud, du Parti animaliste, du NPA ou du Parti radical), ce serait au contraire une belle surprise que d’approcher ce seuil fatidique.

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