Élections européennes 2024 : ce que disent les sondages à cinq mois du scrutin du 9 juin

Dès la rentrée du Rassemblement National, le 16 septembre à Beaucaire, Jordan Bardella a fait des européennes le grand objectif de l’année du parti d’extrême droite.
PASCAL GUYOT / AFP Dès la rentrée du Rassemblement National, le 16 septembre à Beaucaire, Jordan Bardella a fait des européennes le grand objectif de l’année du parti d’extrême droite.

POLITIQUE - Nouvelle année, nouvelles élections en 2024. Du 6 au 9 juin (le dimanche en France), les électeurs seront appelés aux urnes à l’occasion des élections européennes. Une date cochée de longue date dans les agendas des différentes formations politiques, même si toutes les têtes de liste n’ont pas officiellement été désignées.

Plusieurs candidats sont néanmoins entrés dans la course, à l’image de Jordan Bardella pour le RN, Marie Toussaint pour Les Écologistes, Manon Aubry pour la France insoumise, Léon Deffontaines pour le Parti communiste et Marion Maréchal pour Reconquête !. D’autres sont seulement pressentis : François-Xavier Bellamy pour Les Républicains, Raphaël Glucksmann pour un ticket Place-Publique-Parti socialiste et Stéphane Séjourné pour Renaissance, le camp d’Emmanuel Macron.

Malgré l’incertitude qui règne sur le casting final, les instituts de sondage testent les chances de chaque parti politique. Des études d’intention de vote que Le HuffPost a agrégées dans le compilateur ci-dessous.

En voici les principaux enseignements, tout en gardant en tête que cette photographie n’a pas valeur de projection. Elle permet simplement de constater l’état des forces à l’instant T et de mesurer le poids du contexte politique actuel dans le positionnement de chacun.

Le RN caracole en tête, Renaissance accuse le coup

Étude après étude, la liste menée par Jordan Bardella fait la course en tête. Plus inquiétant pour ses adversaires, le Rassemblement national progresse nettement depuis la fin de l’été, pour s’établir en ce début d’année à 29 % d’intentions de vote, soit une dizaine de points devant Renaissance, qui arrive en deuxième position. Une dynamique positive qui s’observe alors que le parti d’extrême droite a revendiqué une « victoire idéologique » à l’issue de l’adoption d’une loi immigration qui entrouvre la porte à ses concepts phare (préférence nationale, remise en question du droit du sol…). De quoi souffler du vent dans les voiles du parti d’extrême droite, à l’inverse du parti présidentiel, qui ne parvient toujours pas à enrayer sa chute et remonter au-delà des 20 % d’intentions de vote.

Il faut dire que la Macronie (qui n’a toujours pas de tête de liste) est sortie fragilisée, car divisée, de la séquence immigration. Des difficultés que les rumeurs liées à un probable remaniement ne font qu’accentuer. Résultat : la cote du parti au pouvoir ne cesse de s’éroder, descendant plus bas que les 22,4 % de 2019 et bien en deçà du socle de popularité d’Emmanuel Macron. Une tendance négative enregistrée au moment où le RN affiche en miroir une dynamique positive. Ce qui, dans le cadre d’un duel électoral, n’est jamais bon signe.

Ci-dessous, un rappel des résultats des européennes de 2019.

Glucksmann domine le match à gauche

Comme au mois de décembre, l’eurodéputé populaire sur Instagram apparaît comme le candidat de gauche le mieux placé. Avec 10 % d’intentions de vote, Raphaël Glucksmann arrive en troisième position, devançant de près de deux points l’écologiste Marie Toussaint, qui plafonne à 8 %. Arrive ensuite, dans le match de la gauche, Manon Aubry avec 7 %, suivie (de loin) par Léon Deffontaines et ses 3,3 %. À ce stade, le candidat communiste ne réunirait pas les suffrages nécessaires pour obtenir des élus au Parlement européen, la barre étant fixée à 5 %.

Malgré cette photographie désastreuse pour la gauche, certains y verront un motif de satisfaction. Car en additionnant les scores de chacun, la barre des 30 % est dépassée, ce qui signifie donc que le vote de gauche est majoritaire dans le pays. Mais surtout, que l’ensemble de la gauche disposera d’un nombre de sièges plus important que le RN ou Renaissance, comme c’était le cas en 2019 : 26 pour la gauche (EELV 13, LFI 6, PS 6) contre 23 au RN et à Renaissance. Un lot de consolation qui n’évitera pas l’effet calamiteux de cette division sur la photo-finish le soir du 9 juin.

LR et Reconquête ! au coude à coude

Autre enseignement de cette agrégation, le coude à coude qui s’installe entre Reconquête ! et Les Républicains. La formation présidée par Éric Ciotti continue de regarder la liste de Marion Maréchal dans le rétroviseur, avec 9 % pour François-Xavier Bellamy (pas encore officiellement investi) et 7 % pour la candidate zemmouriste. Pour autant, on observe que ces deux listes, menées par des personnalités très proches, progressent sans réussir à plier le match.

Une confrontation qui s’installe alors que les deux semblent s’adresser au même électorat, en affichant des propositions proches : conservatrices, anti-immigration et libérales économiquement. Le tout dans un contexte où le parti présidé par Éric Zemmour ne cesse dénoncer les « trahisons » des Républicains sur ces sujets. De quoi promettre une bataille féroce entre ces deux formations dans les semaines à venir.

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