Élections américaines: Trump à la chasse aux voix des hispaniques et des Afro-Américains dans le Bronx

Donald Trump est attendu ce jeudi 23 mai pour un rare meeting dans le Bronx, quartier défavorisé de New York où vivent une majorité d'hispaniques et d'Afro-Américains, un nouveau signe qu'il entend séduire cet électorat qui penche démocrate.

Souvent bloqué à New York par sa présence obligatoire à son procès pour paiements dissimulés à une star de films X, Donald Trump a récemment multiplié les sorties de campagne dans sa ville natale, en se rendant dans une épicerie d'Harlem ou en se faisant photographier dans une caserne de pompiers.

L'élue à la chambre des représentants et figure de la gauche américaine Alexandria Ocasio-Cortez, dont la circonscription englobe une partie du Bronx, s'est moquée du candidat républicain à la présidentielle en affirmant qu'il venait sur ces terres parce qu'il "a un bracelet à la cheville" et doit rester proche du tribunal de Manhattan. "C'est vraiment une gêne pour lui", a-t-elle raillé.

Un terrain acquis aux démocrates

Donald Trump a fait campagne dans d'autres États traditionnellement acquis aux démocrates ces dernières semaines, comme le New Jersey et le Minnesota.

En se rendant dans le Bronx, où vivent plus de 55% d'hispaniques et près de 30% d'Afro-Américains, il espère montrer qu'il peut aussi rallier ces minorités, qui ont contribué de manière cruciale à la victoire de son rival démocrate Joe Biden en 2020. Et grappiller de précieuses voix à son adversaire, pour faire basculer des États clés le 5 novembre.

Pour son premier meeting à New York depuis 2016, le républicain mettra probablement l'accent sur la criminalité et les conditions économiques difficiles pour les classes populaires, dans un arrondissement où environ un tiers des habitants vit sous le seuil de pauvreté, soit le taux le plus élevé de New York.

Bastion démocrate, le Bronx a voté pour Joe Biden à plus de 83% en 2020 (15,8% pour Donald Trump). En 2008, Barack Obama y avait flirté avec les 89% des voix. Mais quelques signes donnent des espoirs aux républicains : en 2023, le parti conservateur y a ravi un siège de conseiller municipal aux démocrates, une rare victoire.

Des élus et associations de gauche ont prévu de protester contre la venue de Donald Trump et des contre-manifestations seront organisées à proximité du meeting.

Trump progresse auprès des Afro-Américains

Donald Trump a été critiqué pour avoir récemment affirmé que ses problèmes judiciaires et ses inculpations dans quatre affaires différentes le rendaient sympathique auprès des Afro-Américains malmenés par le système judiciaire, dans un pays où le taux d'incarcération des personnes noires et est bien plus élevé que leur part dans la population.

Mais les sondages ont montré qu'il a fait des progrès auprès des Afro-Américains et des hispaniques, en particulier chez les jeunes et ceux qui reprochent à Joe Biden la hausse de l'immigration clandestine à la frontière mexicaine.

Donald Trump a tenu des propos de plus en plus violents sur les migrants, qu'il a accusé d'"empoisonner" le "sang" de l'Amérique, et promet des expulsions massives, quitte à recourir à l'armée, s'il revient à la Maison Blanche.

La campagne de Joe Biden a fait diffuser avant le meeting une publicité axée sur des polémiques raciales à New York dans les années 1970 et 1980 au sujet du magnat de l'immobilier, accusé d'avoir refusé de louer des appartements à des familles noires. Il avait aussi appelé à la peine de mort pour les cinq adolescents noirs et hispanique accusés et condamnés à tort pour le viol d'une femme à Central Park, l'une des plus célèbres affaires d'erreurs judiciaires aux États-Unis, avec le racisme pour toile de fond.

L'équipe de campagne de Donald Trump a rétorqué que son adversaire était pris de panique "parce que les électeurs noirs ne croient pas ce que M. Biden leur vend".

"Les électeurs noirs, comme tous les Américains, sont plus mal lotis aujourd'hui qu'ils ne l'étaient sous le président Trump et tous les sondages reflètent cette réalité", a assuré une porte-parole, Janiyah Thomas.

Article original publié sur BFMTV.com