À Roland Garros 2024, les sièges vides de Murray-Wawrinka illustrent un problème devenu récurrent

Il n’aura pas fallu longtemps aux habitués de Roland Garros pour déplorer des matchs avec de nombreux sièges vides dans les tribunes parisiennes.
Capture d’écran X Il n’aura pas fallu longtemps aux habitués de Roland Garros pour déplorer des matchs avec de nombreux sièges vides dans les tribunes parisiennes.

ROLAND GARROS - Une rengaine devenue un peu trop habituelle… Un choc entre deux anciens vainqueurs de tournois du Grand Chelem qui n’attire pas les foules, voilà comment résumer la première journée de compétition à Roland Garros ce dimanche 26 mai.

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Alors que les premiers matchs ont lieu depuis dimanche à la Porte d’Auteuil pour les Internationaux de France 2024, de premières critiques ont fusé contre l’organisation de la compétition parisienne. Car cette année encore, elle semble avoir du mal à remplir certaines tribunes et loges, malgré des files d’attente virtuelles interminables ces derniers mois pour obtenir un précieux sésame.

Le premier véritable exemple de tribunes clairsemées a donc eu lieu dimanche soir, lors de la première session nocturne du tournoi. Face à face, Andy Murray et Stan Wawrinka. Une rencontre de prestige sur le papier, malgré l’âge avancé des deux champions et un classement ATP moins reluisant que par le passé (75e joueur mondial pour le Britannique, 98e pour le Suisse).

Le retour de ce phénomène dès la première journée de compétition a eu le don d’agacer de nombreux amateurs de tennis, mais pas seulement.

Correspondant du Times, le journaliste Stuart Fraser n’a pas manqué de réagir à cette image depuis une tribune du court central Philippe Chatrier. « Mauvaise impression pour le tournoi d’avoir un si grand nombre de sièges vides dans la zone VIP de l’autre côté de la ligne de fond de court », regrette-t-il, avant d’ajouter que « le niveau supérieur » est, lui, « presque plein ».

Sans mentionner les sièges vides, une publication d’une journaliste de la chaîne Fox Sports illustre tout aussi bien le phénomène.

Des spectateurs dégoûtés

Sur X, de nombreux passionnés de tennis ont eu bien du mal à digérer ces images, alors qu’ils avaient visiblement tout essayé pour obtenir une place lors de la quinzaine. D’autant plus que ce problème concerne en l’état surtout les sièges les mieux placés des principaux courts de Roland Garros. Ces zones prestigieuses, comme la tribune présidentielle ou les tribunes latérales, étant généralement réservées aux spectateurs invités par le tournoi ou ses nombreux partenaires.

« Je vois une tonne de places vides déjà à Roland Garros, j’ai attendu 6h, j’ai pas réussi à en choper une seule », regrette par exemple cet internaute, qui se dit « dégoûté » par ce phénomène. Même son de cloche pour cet autre amateur de tennis, qui regrette qu’il soit « impossible d’avoir une place pour Roland Garros », alors que « le Chatrier est vide ».

Pour beaucoup, c’est aussi l’absence d’explications qui frustre encore davantage le fait de ne pas pouvoir assister à un match sur terre battue. Certains y vont donc de leur hypothèse pour tenter de lever le mystère sur les sièges vides de Roland Garros, avec plus ou moins de réussite.

Une catégorie de places à part

Une simple recherche dans les archives de Roland Garros sur les réseaux sociaux permet de déterrer des critiques similaires vieilles d’il y a déjà deux, trois, voire quatre ans, avec exactement les mêmes reproches adressés au tournoi parisien. Lequel a été jusqu’à convier ses employés à remplir les tribunes vides en 2019.

Le tennisman français Lucas Pouille a lui aussi sa petite théorie sur la récurrence de ce phénomène. Dans L’Équipe, l’actuel 165e joueur mondial, expliquait dès 2019 que « c’est le problème des loges, et de l’endroit où elles sont placées sur le court ».

« Parfois, à la télé, on a l’impression que le court est complètement vide alors qu’il est rempli en haut mais vide en bas, parce que la présidentielle et les loges sont vides. Ils préfèrent boire une coupe de champagne que regarder des matchs, c’est comme ça », répondait avec amertume le Français.

Dans cet article, L’Équipe donnait aussi la parole au patron du tournoi de l’époque, Guy Forget, qui avançait que la reconstruction du court Philippe Chatrier (avec ajout d’un toit rétractable) n’avait pas pu se faire sans l’aide de « nouveaux partenaires », « qui nous permettent de faire ces travaux ». Et qui peuvent ensuite profiter de ces loges à leur guise.

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