À Paris, un proviseur menacé de mort pour avoir demandé à des élèves d’enlever leur voile, une enquête ouverte

Le proviseur du lycée Maurice-Ravel de la capitale a été la cible d’une vague de cyberharcèlement.

FAIT DIVERS - Un incident lié à l’interdiction du voile à l’école. Une enquête a été ouverte à Paris pour cyberharcèlement à la suite de menaces de mort visant le proviseur du lycée Maurice-Ravel, situé dans le XXe arrondissement de Paris, qui avait rappelé à trois élèves « l’obligation de retirer leur voile ».

« L’une d’elles, majeure et scolarisée en BTS, a ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation », a indiqué le parquet de Paris, confirmant une information d’Europe 1. « Depuis ces faits, des menaces de mort à l’encontre du proviseur ont été constatées en ligne. Le pôle national de lutte contre la haine en ligne s’est saisi de cette partie. »

Les investigations portent également sur deux plaintes, selon le parquet : celle déposée par l’élève « pour violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail », et celle déposée par le proviseur « pour acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service ».

Selon les services du ministère de l’Éducation, le proviseur a souhaité « entraîner vers la sortie de l’établissement » l’élève, qui a « résisté ». « Devant la montée de tension et pour éviter l’altercation », le proviseur « s’est retiré et la police est intervenue. » Citée par Le Parisien, l’élève de BTS, affirme, elle, avoir été « poussée » et « tapée violemment au bras » par le proviseur.

Le rectorat de Paris a indiqué que l’incident avait « été repris et détourné sur les réseaux sociaux, générant des propos diffamatoires et des menaces ». « La situation est suivie depuis mercredi soir par le rectorat et les services de police », a-t-il ajouté.

Vendredi matin, l’entrée de la cité scolaire a été bloquée avec des poubelles par plusieurs dizaines de jeunes, arborant une banderole avec marqué « élève frappée, lycée bloqué », a raconté une élève à l’AFP. Les cours ont été annulés pour la journée suite au blocus, selon un message adressé par la direction aux familles. La direction a jugé « regrettables à tous niveaux » les « messages qui circulent sur les réseaux sociaux ».

La ministre de l’Éducation Nicole Belloubet a réagi sur X (ex-Twitter) pour « adresser tout (s)on soutien au proviseur et à l’ensemble des équipes du lycée » face à « cette situation inacceptable ». Elle a ajouté avoir « mobilisé les services pour garantir la sécurité du proviseur et saisi le procureur ».

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