À Paris, 10 000 motards manifestent contre le contrôle technique obligatoire

Des motards lors d’une manifestation contre l’instauration du contrôle technique des deux-roues motorisés, à Paris, le 13 avril 2024.
STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Des motards lors d’une manifestation contre l’instauration du contrôle technique des deux-roues motorisés, à Paris, le 13 avril 2024.

PARIS - Le mouvement de protestation aura été très suivi. Des milliers de motards en colère, 10 000 selon les organisateurs - 7 000 selon l’Intérieur -, ont pétaradé à Paris ce samedi 13 avril dans l’après-midi, en appelant au boycott du contrôle technique obligatoire pour les motos, scooters et autres quads qui entre en vigueur ce lundi 15 avril en France.

Dans l’ouest de la capitale, de l’Arc de Triomphe à la porte Dauphine, toute l’avenue Foch était remplie de motards en début d’après-midi, venus de toute l’Île-de-France et de régions voisines. Ils se sont rassemblés avant de s’élancer vers 15h45 dans une traversée de la ville vrombissante vers l’est de la capitale, comme on peut le voir sur les images ci-dessous.

« Nous sommes au moins 10 000 » a indiqué Jean-Marc Belotti, coordonnateur de la Fédération française des Motards en colère pour Paris et l’Île-de-France juste avant le démarrage du cortège. Ils étaient entre 900 et 1 000 à Rennes selon la police d’Ille-et-Vilaine, et au moins un millier à Toulouse.

STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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« C’est du racket pur et simple » dit Isabelle Lebret, membre de la FFMC, en faisant valoir que plusieurs autres pays européens n’ont pas adopté le contrôle technique pour les deux-roues, « comme l’Irlande, les Pays-Bas et le Danemark ».

Les manifestants appellent au « boycott total » du nouveau contrôle technique, a insisté Jean-Marc Belotti.

« Désobéissance civique »

« Nous payons déjà pour les révisions de nos motos tous les ans car nous savons que nous sommes vulnérables et que nous regardons les problèmes de sécurité. Pour quelle raison faudrait-il le refaire et repayer, d’autant que les centres de contrôle technique ne sont responsables de rien en cas d’accident ? », s’est interrogé Luc, cadre administratif habitant les Ulys, qui fait tous les jours le trajet vers la capitale.

Éric de Caumond, avocat en droit routier et membre de la FMMC depuis plusieurs décennies, a indiqué aux manifestants qu’ils ne risquaient rien à boycotter ce contrôle technique.

« Ça s’appelle de la désobéissance civique », a jugé Marc Belotti en rappelant que nombre d’actions de la FFMC (contre la vignette, ou pour les phares blancs) jugées illégales dans le passé, ont « réussi à faire bouger les choses ».

La FFMC a aussi lancé parallèlement sur internet une opération baptisée « balance ton centre », incitant les automobilistes à n’aller que dans des centres de contrôle technique s’occupant de voitures, car selon elle les centres pratiquant des contrôles pour les motos cherchent seulement à faire de l’argent sans apporter de services réels aux motards.

« Balance ton centre, c’est génial, c’est légal et ça va faire des dégâts » a pronostiqué Eric de Caumont, avocat en droit routier, qui manifeste au volant d’une moto BMW de 1975, « ma première, la seule » dit-il.

Plus de trois millions de véhicules de catégorie L, soit les scooters, motos, tricycles ou voiturettes, échappaient jusqu’ici au contrôle instauré en 1992 pour les voitures.

Les premiers véhicules à devoir passer au contrôle sont ceux immatriculés avant le 1er janvier 2017. Ils ont jusqu’au 31 décembre pour le réaliser.

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