À Manchester et à Liverpool, des femmes filmées à leur insu dans la rue la nuit

“Nous n’avions pas la moindre idée que quelqu’un nous filmait”, raconte Katie Crowe, 22 ans, au quotidien britannique The Guardian. Le lendemain d’un anniversaire fêté en ville, la jeune Mancunienne découvre avec effroi des vidéos publiées sur les réseaux sociaux les montrant, elle et plusieurs de ses amies, en tenue de soirée dans la rue. Elle dénonce “une violation” de son image et confie se sentir désormais “moins en sécurité” lors de ses sorties.

“Ce qui m’a le plus choquée, confie-t-elle au journal, c’est de lire les commentaires [sous ces vidéos] : c’est vraiment infect, les gens sont horribles avec ces filles qui veulent juste sortir le soir avec leurs amies et passer un bon moment.”

Katie Crowe cite quelques-uns de ces commentaires dénigrants : “Ces jeunes femmes sont… bien nourries”, peut-on lire, quand d’autres conspuent “une bande de traînées”, ou affirment : “Il faut les voir sans maquillage, ça peut faire une énorme différence.” Cette tendance sur les réseaux sociaux a ouvert les vannes à de nombreux propos misogynes, argue Katie Crowe, car sous couvert de critiquer la “vie nocturne” de Manchester ou de Liverpool, villes du nord-ouest de l’Angleterre, ces internautes ciblent spécifiquement les femmes. On peut les voir marcher vers des clubs, attendre leurs amies, commander un taxi, parfois ivres ou dans des situations de vulnérabilité.

“De très jeunes filles, peut-être mineures”

Même constat pour Meg, 23 ans, qui raconte à la BBC avoir été filmée à son insu alors qu’elle venait de proposer à deux femmes qu’elle ne connaissait pas de marcher avec elles, car ces dernières venaient d’être harcelées par un groupe d’hommes dans une rue de Manchester. Le harcèlement de rue s’est doublé de cyberharcèlement quelques heures plus tard, puisqu’une vidéo volée des trois jeunes femmes attendant un taxi pour rentrer chez elles a été postée sur les réseaux sociaux. “Ce n’est pas agréable du tout, pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres femmes, déplore-t-elle. Beaucoup d’entre elles sont de très, très jeunes filles, peut-être même des mineures qui ne savent pas qu’elles sont filmées.” Certaines vidéos montrent des femmes “tomber” et “laisser apparaître leurs sous-vêtements”.

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